Dès le XIème siècle, l'Eglise s'est efforcée d'adoucir les moeurs violentes des eeigneurs féodaux et d'interdire, par ses lois, toutes les cruautés des guerres privées. La Chevalerie et la trève de Dieu ont été créées dans ce but.
A l'origine, la chevalerie n'était que l'apprentissage du métier des armes, l'Eglise l'a transformée en une institution religieuse dans laquelle elle a fait passer l'idéal chrétien. Les lois de la Chevalerie exigeaient du chevalier l'accomplissement d'impérieux devoirs : défendre l'Eglise, assurer la protection des monastères, écarter l'ennemi agresseur. Telle fut la fonction du chevalier.
Puisqu'il défend l'Eglise, le chevalier doit prendre sous sa tutelle tout ce qui est faiblesse sur terre, veuves et orphelins. La chevalerie développa le sentiment de l'honneur, le respect de la femme, la vénération des lieux et des personnes consacrées à Dieu, la fidélité à la parole donnée. L'idéal de la chevalerie a formé un fond de civilisation morale et de courtoisie., qui persiste encore chez les nations civilisées.
Le code de la chevalerie prescrit aussi l'amour de la patrie, de la douce France comme l'appelait Roland le modèle des chevaliers, avant de mourir à Roncevaux. L'amour de la France est élevé au-dessus de tous les autres pays. Pour défendre ce pays qu'il aime et dont il est le protecteur, le chevalier se doit d'être brave, ne jamais reculer devant l'ennemi. Finies les luttes entre seigneurs ; tous desormais, unis dans un même sentiment se ligueront contre les ennemis de la France qui sont les païens et l'infidèle.
Le chevalier est tenu de remplir ses devoirs féodaux : fidélité et aide au suzerain. Il se refuse désormais à piller les monastères, à profaner les églises et à détruire les récoltes des paysans. L'horreur du mensonge, le respect de la parole donnée sont des vertus chevaleresques que le chevalier appelle son honneur. La parole d'un chevalier vaut tous les serments.
L'idéal chevaleresque se complètait par la vertu de sagesse envers les pauvres et les oeuvres charitables. Tel, avant de partir pour la Croisade le chevalier distribuait tout bien aux pauvres ou fondait un hôpital pour remercier Dieu de l'avoir protégé au cours des combats.
<< Combattre tout mal, défendre tout bien >> qui était le dernier commandement de la loi de chevalerie, en résumait tout l'idéal. Voila ce que l'Eglise avait pu faire admettre aux descendants des guerriers barbares, ivres de rapines et de carnages.