La pénibilité demeure une notion très subjective. En effet, d'une certaine façon, tous les métiers présentent une forme de pénibilité, physique ou mentale.
Que dire du cadre ou de l'ingénieur qui bosse 60 h par semaine, qui est harcelé par son patron sur son lieu de vacances, et qui, usé par le stress, finit par faire un infarctus ou un AVC à 50 ans ?
Que dire du commercial qui se voit imposer des objectifs de ventes totalement irréalistes ?
Que dire des ouvriers d'usine ? En usine, la pénibilité est variable selon les postes et les horaires : une mécanicienne de confection a-t-elle vraiment un métier aussi pénible qu'un ouvrier en abattoir ?
Que dire de l'agriculteur qui, en proie à des difficultés financières, finit par se suicider ? Peut-on dire d'un prof qui bosse 20 h par semaine mais dans des conditions assez stressantes qu'il effectue un métier pénible ?
Alors dans tous ces cas de figure, comment vraiment distinguer ce qui est suffisamment pénible pour être pris en compte pour la retraite, et ce qui ne l'est pas ? Pourquoi accorder un "bonus-pénibilité" à certains métiers et pas à d'autres ? N'y a-t-il pas là un risque d'arbitraire profondément injuste ? Ou alors, ce sont tous les métiers qui vont finir par se voir accorder un "bonus-pénibilité" ?