candidus Dufour J'ai présenté le cadre général.
Vous dites que beaucoup de gens y travaillent, ce que moi je sais.
Où est votre problème ?
Mon problème est que vous avez oublié René Descartes. Le bon CO2 est et restera celui qui n'a pas été produit et émis à partir de carbone fossile (pétrole, charbon, gaz); s'il est produit, et stocké par exemple dans les fonds rocheux sous-marins ( cela s'appelle Carbon Capture and Sequestration) , c'est acceptable mais cette solution qui se développe à vive allure (projets en Mer du Nord par ex) a un potentiel de quelques % du carbone mondial; s'il est capté et utilisé en substitution de CO2 produit industriellement à propos, c'est acceptable. Aller récupérer le CO2 de l'air, le transformer en pétrole à grand frais, le brûler dans des moteurs thermiques ou des chaudières à fuel n'a fondamentalement aucun sens.
france2100 Les agrocarburants ont certes mauvaise réputation, du fait des surfaces nécessaires sont démentielles. Or ce n'est guère mieux avec des ventilateurs aspirant de l'air pour quelques microgrammes de CO2. Dans les deux cas le fond du problème est la rareté du CO2 dans l'atmosphère (200 ppm). Petit calcul : 1m3 d'air = 50 moles d'air = 0,01 moles de CO2 = 0,1g de carbone !
La rareté est quand même sensiblement à la hausse ! Et plutôt 415 ppm en chiffres 2021.
Mais vous avez raison, ce serait quand même brasser du vent.
france2100 Quant à la source primaire d'énergie, le nucléaire est peut-être la source idéale pour la France, mais elle ne peut pas convenir pour la grande majorité des pays?
Le nucléaire n'est idéal pour personne compte-tenu du risque d'amplitude colossale même si un état très bon exploitant peut réduire la probabilité d'occurrence au minimum.
france2100 La solution générale est d'instaurer un prix carbone sur la totalité des productions nationales ET importées (en utilisant le poids des produits et un barème par catégorie), avec un prix égal au coût de la compensation. L'idée est de rendre impossible de produire sans un bilan carbone nul.
Aux industriels de décider ensuite s'ils veulent capturer, compenser ou fournir une alternative, et aux consommateurs de décider si le nouveau tarif leur convient.
Le système de l'UE repose sur un système d'échange de crédit carbone (EU Emissions Trading System (EU ETS)). La question est de savoir quelles industries sont ou ne sont pas dans le périmètre de l'ETS, il va y avoir une extension de périmètre très significative en 2027-2028. La valeur de la tonne est de 35€/t ces deux dernières années et estimée devoir être de 100 €/t en 2030. Les 100 €/t obligeront les industriels à faire les investissements ... ou à fermer les usines !
A côté de cela, il y a une taxe sur les combustibles fossiles en France. En France tout se termine en impôts.
Fiscalité des énergies
Ce qui est raisonnable dans ce pays particulier qu'est la France compte du parc nucléaire:
- maintenir et redévelopper le parc nucléaire en // d'une activation des renouvelables solaires et éoliens
- s'attaquer au sujet logement et bureaux pour faire des économies d'énergies (ne pas faire de cO2 ni gaspiller de l'électricité)
- remplacer les véhicules légers par des véhicules électriques ou hybrides, et de manière plus futuristes le transport terrestre plus lourd par des véhicules à hydrogène
- s'attaquer aux cas par cas des grands sites industriels: les 2 sites d'acier de Fos et Dunkerque, les 5 raffineries et les 13 grandes plate-formes chimiques, les cimenteries, fours à verre et papeteries (pâte à papier).
L'ETS et les taxes feront le reste.
Le pétrole, le gaz et le charbon vont-ils disparaitre? NON. Le pétrole restera la base de la pétrochimie, du transport aérien. Le gaz restera aussi dans la chimie et le logement, et pour les turbines à gaz d'appoint qui resteront indispensables. Le charbon va lui très clairement décliner en France.
Y a t'il un risque de manquer de pétrole, de gaz et charbon à 50 ans ? NON, aucun risque. Les réserves sont colossales et il y a encore un potentiel de découverte important. Les fluctuations de prix et les pics de prix ne sont que le résultat de problèmes géopolitique et du cartel néfaste du pétrole (dont la Russie fait de facto partie).