zenon
Oui, je crois en effet que ce n'est pas faire preuve d'un marxisme échevelé que de souligner la prééminence du facteur économique ! Je ne crois pas une seconde que des millions d'Allemands se sont jetés dans les bras de (1) Hitler mus par un désir de revanche ou par amour soudain du nazisme. Dans les années 20, les Allemands avaient d'autres chats à fouetter (si on me permet de justifier, un instant, la souffrance animale....). Ceux qui n'étaient pas au chômage (6 millions, quand même) étaient dans une misère noire, ce qui est lié en effet aux sanctions économiques. Ceci avec des taux d'inflation hallucinants (qui est un problème mondial, Roosevelt a les mêmes problèmes à l'époque) je crois que nous avons tous vu ces images de l'époque où le type vient avec une brouette pleine de billets, qui lui permet de s'acheter peut-être trois saucisses. Les gens crevaient de faim, ce qui ne dispose pas aux grandes visions eschatologiques délirantes dans le genre Hitler. Ils ont juste vu que Hitler leur donnait du boulot, point. Ils ont fait une grosse erreur, soit, mais je crois que la Revanche comme motif essentiel, ce n'est pas sérieux. En 1914, la Revanche, peut-être (mais du côté français, cette fois, souvenirs cauchemardesques de la branlée en 1870), mais en 1933, cela ne suffit pas à déterminer.
Pour les historiens qu'évoque Ciceron, on se questionne surtout sur leurs intentions, où ils veulent en venir avec cette manip. Et je crains qu'il faille chercher ces raisons ailleurs que dans l'analyse historique ou économique. Plutôt du côté de l'idéologie, m'est avis.
(1) Il semble préférable de parler de Hitler ou dire que Hitler, plutôt que d'Hitler ou qu'Hitler. En allemand, la H initiale est une consonne comme une autre, on la prononce, ce que nous appellerions, nous autres Français, une "h aspirée", quoique que je défie quiconque de la prononcer en aspirant !