zenon
Bonjour,
Je n'ai pas entendu parler de cette exclusion définitive des relations commerciales avec la Russie après la guerre.
Bien sûr, les renouer sera difficile et sans doute progressif. Ce qui est certain également, c'est que l'UE devra veiller à ne pas se mettre à la merci d'un seul fournisseur, que ce soit pour ses besoins énergétiques, les fournitures de produits technologiques ou pharmaceutiques ou autres produits et services essentiels.
L'UE devra notamment réactiver la filière nucléaire pour ses besoins en électricité, domaine absurdement abandonné suite aux frayeurs largement exagérées créées dans la population par des écologistes dogmatiques.
A ce propos, il faut abandonner l'idée que les écolos ont l'exclusivité de la protection de la planète; cela concerne tout le monde.
S'ils se débarrassent de leur dogmatisme, les Verts peuvent constituer un groupe de pression utile, mais comme parti politique, ils doivent impérativement être maintenus dans l'opposition.
Pour en revenir à l'Ukraine, et plus spécialement à la Russie, quel esprit un peu sensé peut croire que les Américains aient envisagé d'envahir la Russie? Ils l'ont d'ailleurs envahie, pacifiquement et commercialement et sur le plan du mode de vie des Russes: les McDonalds, les Kentucky Fried Cickens, les Starbucks foisonnent à Moscou et Saint-Pétersbourg.
Toute invasion de type militaire compromettrait ce beau marché en croissance, seul et unique intérêt des Américains.
Poutine n'y trouvait guère à redire pendant les premières années de son "règne". Il s'est d'ailleurs comporté de façon pacifique envers l'Europe et les USA, profitant de cette période de calme pour améliorer le niveau de vie de son peuple.
Les collaborations commerciales se multipliaient; la Russie fournissait son gaz et son pétrole, les Occidentaux créaient des centaines de filiales et joint ventures en Russie: en plus des filiales de chaînes US, les Européens, entre autres, s'installaient et développaient ce marché: Marks (l'autre) & Spencer (qui, au passage, ont détrôné Marx et Engels), Leroy Merlin, Danone, Nestlé, Hachette, Yves Rocher, Auchan, MédiaMarkt, Ikea, Intersport...et des dizaines d'autres.
C'est dire combien cette thèse d'une menace de l'OTAN ou des USA sur la Russie est absolument hi-la-ran-te.
Et, pendant ces années bénies pour eux, les Russes, surtout les jeunes, en profitaient et s'occidentalisaient à gogo.
Est-ce cela qui a fait peur à Poutine, au moment où il commençait à s'user, à perdre son aura et alors qu'il rencontrait quelques difficultés sur le plan intérieur, avec quelques oligarques et quelques politiciens contestataires?
Toujours est-il qu'il a été pris d'une paranoia grandissante, que même Hollande a pu constater lors d'une rencontre à l'Elysée ( j'ai oublié en quelle année, mais Hollande en parle dans le livre qu'il vient de publier).
Pour beaucoup d'observateurs, Poutine vacille et pourrait bientôt tomber. Sa guerre en Ukraine est de plus en plus critiquée sur les média russes, et même sur la TV officielle, le mot capitulation (de l'armée russe!) a été laché.
Lui-même ne sait plus à quel "saint" se vouer: son "opération spéciale" de libération et de dénazification est devenue une guerre contre l'OTAN, et maintenant de désatanisation (c'est tout l'Occident qui est visé là).
Les revers de son armée ne se comptent plus et, contrairement à ce qui a été affirmé, celle-ci ne se replie pas avec ordre et discipline en face de Kherson, mais serait, selon des journalistes sur place, en pleine déroute.
Poutine tente de "compenser" ce fiasco par des bombardements et des pluies de missiles sur les infrastructures ukrainiennes, notamment les centrales électriques, ce qui touche surtout la population, et pas tellement l'armée ukrainienne qui est au front.
Pendant ce temps, il se livre à de longs monologues télévisés dans lesquels il ré-écrit l'histoire du vingtième siècle dans un style quasi mystique.
La fin n'est sans doute pas pour demain, mais elle n'est plus très loin.
Cordialement.