AbbeTyse
Pour la question de la pédophilie, j'ai entendu des sons de cloche un peu différents, d'où il ressortait qu'il a pris la question au sérieux et s'est efforcé de la traiter. Mais il était le Pape, et non pas n'importe quel journaleux qui, ayant un scoop, le balance le plus vite possible, sans prendre le temps, avec parfois des effets catastrophiques (dans la dénonciation abusive, la calomnie). C'est une question de rythme, j'ai envie de dire, celui de l'Eglise est très lent - il leur faut parfois trois ou quatre siècles pour renoncer à une connerie avérée et insoutenable -, mais à l'aune de l'Etre éternel, qu'est-ce que c'est que 400 ans ?
Sur le côté réac, et sur le sens général de votre intervention, je suis d'accord, excepté sur la raison que vous donnez de son inadéquation (sa mauvaise adaptation à la tâche).
Dans son élection au titre de Pape a joué certainement une ferveur authentique ne faisant de doute pour personne, mais aussi sa dimension intellectuelle. Il était un grand érudit, dans la connaissance de la théologie, bien sûr, et plus généralement de la philosophie. Les intellectuels et le pouvoir, c'est un mix qui se passe mal, très souvent. Je ne peux pas m'empêcher de penser que quand il a démissionné - au passage, il m'a appris qu'on pouvait "démissionner" d'une fonction comme Pape, c'est quand même assez hallucinant, comme idée ! Le mec qui met fin unilatéralement à un contrat avec Dieu... - c'était pour s'échapper de tout le pastis du pouvoir et retourner à ses chères lectures... Et, tout complotisme mis à part, je me demande aussi s'il n'a pas été élu par des adversaires et rien que pour l'emmerder. C'est une hypothèse.
Mais sur le fond, je vous invite à réfléchir davantage sur la fausse cause (je ne reviens que là-dessus, pas le constat, mais la fausse cause) qui serait que le Pape n'est pas assez progressiste, qu'il n'évolue pas, etc. Il faut que vous compreniez que bouger, ce n'est pas son job.
Dans la société actuelle, il faut absolument bouger, s'adapter très vite. Macron ne nous demande rien de plus : traversez la rue, arrêtez de nous emmerder avec le droit du travail, les acquis sociaux, vos retraites, vos sécurités, soyez souple, adaptable, corvéable, prenez des jobs à mi-temps, pensez "marché", initiative, innovation, et toute la lyre.