cheshire-cat
Vous établissez à partir de cet exemple, qu'il y a des problèmes qui nécessiteraient une coopération juste ou honnête entre cités. Seulement, voyez-vous, ma position, le repli sur l'intérêt de la cité, est directement conditionnée, si vous lisez bien le fil, par une idée que vous partagez, si je vous lis bien à mon tour : le grand scepticisme sur la possibilité d'une coopération honnête ; même plus, la peur que les plus honnêtes soient à l'arrivée les dindons de la farce, pour reprendre une expression que j'ai précédemment employée.
Jusqu'à présent, il n'y a jamais eu d'unité de l'ensemble des sociétés sur une doctrine, philosophique, ou religieuse ; condition qui permettrait aux hommes de partager les mêmes idées, les mêmes mœurs, les mêmes priorités aussi : de mieux se comprendre, de plus se faire confiance.
Mais, si un tel cadre serait certainement ce que l'on pourrait établir de plus propice à la coopération, il n'assurerait pas aux hommes que tels et tels acteurs de telles et telles sociétés, n'agissent en machiavéliens, s'affranchissent des règles justes, dans mon cas, pourtant reconnues et acceptées de tous, afin de tirer le plus grand profit de telles et telles situations ; car même dans un tel cadre, les sociétés resteraient dans un rapport de rivalité ou concurrence, et que de toute façon, il serait toujours raisonnable d'intégrer au calcul de l'action à mener pour sa cité, la possibilité d'une action non-éthique d'un rival.
Mon repli sur la cité n'est jamais que l'acceptation de la plus grande communauté de solidarité réellement existante, un réalisme tragique dans la mesure où je suis aussi tenté d'espérer plus, sans doute un symptôme de mon manque de sagesse.