Par mon cap
J'ai retrouvé la copie du Bac philo de not' président, grâce à un pote.....
Cela fait des années que la rédaction de Philosophie magazine cherche à l’obtenir. Dès son élection en 2017, nous nous étions – d’abord par jeu, puis de plus en plus sérieusement – fixé une mission : retrouver la copie de bac philo d’Emmanuel Macron. On sait que le président est philosophe. Il a été l’assistant de Paul Ricœur et a rédigé un mémoire sur Machiavel et Hegel. Mais personne n’avait jamais mis la main sur son devoir de bac philo, rédigé en 1995. Après plus de trois ans d’enquête à passer, à nos heures perdues, des coups de fil de ci-de là, malgré quelques fausses pistes, c’est grâce à quelques collègues enseignants que nous avons fini par la dénicher, à la fin de la semaine dernière. Nous sommes donc en mesure de publier plusieurs extraits significatifs (avant une publication intégrale prochainement) de sa dissertation de bac philo, qu’il a passé en série S, alors qu’il suivait sa terminale au prestigieux lycée Henri-IV à Paris. Incroyable : toute sa vision du monde semble effectivement en germe dans ce devoir de lycéen ! Son sujet ? « Peut-on être indifférent à la vérité ? » Tout un programme. Le jeune Emmanuel s’en était d’ailleurs sorti avec brio, puisque le correcteur lui avait alors octroyé la plus qu’honorable note de 16 sur 20. À lire pour comprendre une philosophie au pouvoir.
Nous reproduisons ci-dessous verbatim la copie telle qu’elle fut rédigée. Entre crochets : les annotations du correcteur.
En-tête de la copie et commentaire du correcteur. 1995/Académie de Paris © Exclusivité PM
« Dissertation : Peut-on être indifférent à la vérité ?
Depuis toujours, l’homme recherche la vérité, pour guider sa pensée et éclairer son action (l’un n’allant pas sans l’autre). Mais qu’est-ce que la vérité ? Chacun n’en a-t-il pas sa propre vision ? Pour certains, elle est donnée par la Science. Pour d’autres, elle est révélée par la Religion. Pour les troisièmes, elle est une quête infinie [annotation du correcteur : TB]. Face à cette multiplicité chatoyante et bigarrée de définitions de la vérité, ne peut-on avoir la tentation de devenir indifférent à elle ? L’actualité récente, avec l’élection de Jacques Chirac, nous en fournit des exemples frappants. L’homme politique sans scrupules qui ne rêve que de parvenir au pouvoir risque de devenir, comme le dit une émission populaire, un “super-menteur” [Évitez le commentaire politique]. Ce qui n’est pas sans poser problème. Comment concilier idéal démocratique, qui obéit au plus grand nombre et se perd souvent dans la démagogie et le populisme, et idéal de vérité ? En même temps, la passion ne nous rend-elle pas indifférent à la vérité ? Lorsque j’aime une femme, je deviens indifférent à la vérité [TTB]. On me dit qu’elle est trop ci ou pas assez ça, tout le monde s’oppose à mon inclination. Mais ça m’est égal. [SUIT UNE PHRASE BARRÉE, ILLISIBLE
à suivre......