cheshire-cat
Je suis désolé d’écrire cela, mais tu ne parviens pas à comprendre ce que j’écris. Ou plus diplomatiquement, disons que je ne parviens pas à te l’expliquer. Bis repetita placent. Ce qui comme tout le monde le sait, traduit du latin de cuisine, veut dire : « le rabâchage est la clef de la pédagogie ».
Dans cette Histoire il y a deux affaires différentes. Qui se sont déroulées à deux époques différentes. Mais les circonstances ont voulu que les protagonistes de la deuxième affaire ont eu besoin de l’Histoire de la première affaire, pour se faire accepter comme religion officielle et obtenir un Pontife. Pour faire croire que la seconde affaire n’était qu’une deuxième partie rajoutée à la première. Ce qui est faux. Pour la énième fois, je résume.
L’Histoire du peuple hébreux, depuis son départ de Mésopotamie jusqu’à la destruction du deuxième Temple de Jérusalem en 70 de notre ère, est « rapportée » par la Bible. Qui a été mise à jour et gelée en 70, à la fin de l’époque biblique. Ensuite les hébreux « devenus » les juifs, sont entrés dans la période synagogale. Et la Bible n’a plus changé, et n’a plus vu une seule virgule lui être rajoutée. Les textes des Manuscrits de la Mer Morte montrent que la Bible hébreu mise en forme finale lors de l’exil à Babylone, en gros sept à huit siècles avant l’ère commune et la naissance présumée du Christ, n’a plus subie aucune transformation jusqu’à aujourd’hui. Ce que les historiens appellent la « recension », en atteste et atteste de l’authenticité de la Bible comme document rédigé à cette époque.
Exit les juifs, éparpillés dans des communautés de différents pays, ou de différents continents, depuis la Diaspora, c’est-à-dire la Dispersion. Ils ne feront plus parler d’eux durant la suite et la fin de l’Empire romain et durant les deux siècles suivants. C’est-à-dire en gros jusqu’au VI°siècle. L’on en reparlera qu’à l’époque des Croisades, lors de la mise en place de la Chevalerie, et pour des raisons peu avouables.
Les juifs vivaient alors pour une partie d’entre eux toujours en Israël, pour l’autre partie dans les autres pays de Diaspora. À une époque inidentifiée, que l’on peut raisonnablement en fonction des documents existants, estimer au mieux vers la fin du III° siècle, un groupe de personnes a voulu lancer une nouvelle religion. J’ai décrit précédemment les faits, du moins pour ce que les historiens ont pu prouver sur la base des documents historiques existants.
La liberté de religion à Rome et dans l’Empire étant totale, ils n’eurent aucun problème en matière de création. Toutes les religions étaient autorisées et bénéficiaient d’avantages fiscaux. Comme c’est toujours le cas aujourd’hui. Mais à côté de ces religions autorisées sans restriction, il y avait les religions « officielles ». Elles étaient beaucoup plus avantagées que les autres côté fiscal, recevait des dons à la fois de ses fidèles et de l’Empire, ou de la République selon l’époque, et bénéficiaient chacune d’un Pontife. Le Pontife, sorte de pape de sa religion avait un rang élevé dans la hiérarchie civile romaine. Il était au même rang que les princes. Et il était le meilleur agent de recrutement des fidèles que pouvait souhaiter une religion à Rome. Surtout auprès des classes aisées de la société.
Ces gens souhaitant créer la nouvelle religion ont été totalement inidentifiés. L’on ne sait d’où ils proviennent. L’on sait qu’ils n’étaient probablement pas des juifs. Les juifs, les héritiers des Gens du Livre, ont toujours tenu des archives depuis que l’humanité sait écrire. Et jamais les juifs n’ont évoqué cela. Ni les grecs qui étaient les journalistes du monde romain. Plus généralement, pas une seule personne n’a évoqué le nom de Christ ou de christianisme durant les trois siècles qui ont suivi la naissance du présumé Christ. Pas une seul dont l’on connaisse un document les citant. Et qui ait une existence historique reconnue. Les premiers qui citent le Christ ou le christianisme et sont de nature réellement historique et authentiques, sont datés d’après les V° et VI° siècles.
La nouvelle religion a demandé à bénéficier des avantages des vieilles religions, et de la présence dans ses rangs d’un Pontife. Mais pour être reconnus comme « vieille religion », il fallait prouver que cette religion existait depuis le début de l’Histoire de Rome. Ce qui était évidemment impossible pour ces nouveaux venus.
À la fin du III° siècle, les juifs avaient disparu du paysage de Rome, et personne ne se réclamait plus du judaïsme. Alors les chrétiens, comme ils se sont baptisés alors, ont ressorti une Bible juive, la seule vraie Bible, et ont expliqué aux fonctionnaires de l’Empire qu’ils étaient les nouveaux juifs, les continuateurs des juifs de la Bible. Donc qu’ils existaient en tant que religion depuis les temps les plus anciens. Le même âge que les rédacteurs de la Bible. Perdus dans la nuit des temps. La question de l’ancienneté de leur religion ne se posait plus.
À la même époque ils ont rencontré la mère de l’Empereur qui avait besoin de beaucoup d’argent. Et les nouveaux chrétiens ont proposé à Constantin une petite arnaque qui lui permette de financer la construction de sa nouvelle capitale. Je l’ai conté deux ou trois fois plus avant. Et le stratagème a fort bien marché. Mais une fois la religion lancée et les évêques fonctionnaires de l’Empire installés dans leurs évêchés, voir plus avant, il a fallu étoffer les textes sacrés de la nouvelle église.
Ces textes sacrés ont été étudiés et affinés jusqu’à la fin du millénaire. Ce sont les Évangiles. Mais ils n’ont strictement aucun rapport avec la Bible. Ils ont été rédigés à mille ans de différence entre eux. Pour l’essentiel, comme le prouvent les recensions, à peu près terminés au IX° siècle. Repris et complétés au XI° dans le cadre du recrutement de volontaires pour les Croisades. Il fallait des images simples susceptibles de se fixer dans l’esprit des futurs croisés. C’est seulement au XII° siècle que sont apparus ce que l’on nomme les Instruments de la Passion. La couronne d’épines, la lance du légionnaire romain qui perce le flanc du Christ, le vase recueillant ce sang, qui devient derechef le Saint Graal, icone de la Chevalerie, etc.
Et c’est pour cela que les chrétiens se retrouvent avec d’une part la Bible. La vraie. Ouvrage des Hébreux, et qui n’a pas changé depuis en gros l’an zéro de notre ère. Et d’autre part les Évangiles. Sans aucun rapport réel avec la Bible. Évangiles écrits mille ans plus tard que la dernière mouture de la Bible. Et par des gens qui vraisemblablement provenaient de deux cultures différentes, mais ce point n’est qu’une hypothèse, vraisemblable, mais sans preuve historique à la clef. Les chrétiens ont rédigé et affiné les Évangiles au mieux entre le VI° et le IX° siècle
Et, je l’ai écrit déjà plusieurs fois ici, l’on n’a retrouvé aucun document authentique évoquant le Christ ou le christianisme, écrit avant le IV° siècle. Sur le plan historique, le Christ n’a pas existé. Et les chrétiens apparaissent dans l’Histoire à l’époque de Constantin, au IV° siècle. Dans une région du monde où l’on a inventé l’écriture, où tous les peuples écrivaient et conservaient leurs archives, pas une seule personne dans les milieux éclairés de ces peuples n’a songé à citer les faits les plus miraculeux, les plus exceptionnels, qui se soient passés dans leur vie. À moins que Netflix ne les ait trop occupés, au point qu’ils ne puissent pas penser à autre chose ?
Crois-tu vraiment que je vois pas la différence entre la Bible et les Évangiles ? Il y a des tas de sujets dont j’ignore tout. Je me garde bien dans ces cas-là de me mêler aux discutions y relatives. Mais si j’interviens, c’est que je sais de quoi je parle.
Et je ne comprends pas ce que tu peux ne pas comprendre dans cette différence entre Bible et Évangiles. Tu peux ne pas croire ce que je dis, par principe. Parce que c’est moi qui le dis. Ou parce que c’est une réaction normale de la part de gens qui ne se sont jamais posé de questions à ce sujet. Mais il se trouve aussi des quantités de gens qui croient sincèrement que si, eux, ne connaissent pas une chose, c’est que cette chose est forcément fausse.
Cela me fait penser à un crétin sublime qui sur ce forum savait tout, et évidemment bien mieux que moi, sur les techniques utilisables pour sabler le Champagne. Et évidemment pas le sabrer. Ce qui suffirait à rendre le contenu de la bouteille impropre à la consommation. Sous peine de perforation du septum digestif. Ou du foie, au choix. Brassens a écrit une chanson exceptionnelle (pléonasme) à ce sujet. S’il m’en souvient bien, il l’a nommée « Le roi des cons ». Cela s’imposait. D.ieu les place tous deux en sa sainte garde ! Brassens, évidemment, mais il y a longtemps que cela lui a été demandé. Par des tas de gens. Et le couillon aussi, par simple charité chrétienne. Même s’il n’est que partiellement responsable de sa déficience neuronale.