comment peut-on espérer accueillir de façon appropriée un flux continue d'immigrés en bonne partie pauvres, sans formations et provenant bien souvent du regroupement familial?!
Le regroupement familial n'est quand même pas automatique. Par exemple pour faire venir sa famille un père doit déjà disposer, au moment de la demande,
d'un logement suffisamment grand et d'un salaire régulier hors prestations sociales. La famille n'obtenant pas d'office une carte de résident. Mais un titre
de séjour temporaire qui ne sera renouvelé qu'après analyse de la situation "d'intégration".
Sinon pour revenir à Hugues Lagrange il cible quand même son étude sur un catégorie des immigrés, pas tous (un groupe d'ado d'origine sahélienne).
Et il ne dit pas que "par essence" les immigrés sahéliens ne sont pas intégrables en France. Mais qu'il faut revoir la politique d'accueil et d'intégration
en tenant compte de ces éléments culturels. Chose qui n'a pas été fait selon lui, que ça soit par les dirigeants de gauche comme de droite.
Il ne dit pas non plus que les immigrés ne changent pas au fil des générations. Et que la 2nde ou 4ème génération est strictement identique
à la première sur le plan culturel, linguistique, démographique etc. On le voit d'ailleurs pour les maghrébins dont la fécondité s'aligne peu à peu
à celle "de souche".
Le problème c'est que depuis les années 70 l'ascenseur social est en panne. Et que les immigrés ne suivent plus le parcours classique
entraînant une mobilité sociale, économique et donc géographique. Ce qui permettait le brassage des populations. Les mentalités
ont également évolué vers plus d'individualisme et de segmentations sociales. La société comptant plus de "catégories intermédiaires"
et de cadres que dans les années 50 par exemple. Lorsqu'il existait encore un "monde ouvrier" doté d'institutions collectives capables
de réunir des gens d'origines différentes (monde du travail, politique, syndicats, loisirs, culture etc.).