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Il avait abattu un squatteur clandestin chez sa grand-mère à Bobigny : le policier Eric G. sort de détention provisoire après 16 mois d’incarcération
Après seize mois passés derrière les barreaux en détention provisoire, Éric G., le policier de Bobigny (Seine-Saint-Denis) qui avait abattu un squatteur sans papiers en juin 2024 au domicile de sa grand-mère, a été remis en liberté lundi en début de soirée, mais il reste sous contrôle judiciaire, a-t-on appris auprès de son avocat et de ses proches.
L’affaire avait suscité une vive émotion dans les rangs policiers et parmi les soutiens d’Éric G., qui dénonçaient un traitement injuste au regard des circonstances du drame. Le 29 juin 2024, alors qu’il se rendait chez sa grand-mère à Bobigny après une tentative d’effraction, le jeune policier avait fait feu à sept reprises sur Amar Slimani, un ressortissant algérien sans papiers, qui s’était introduit dans le garage de la nonagénaire. Éric G. avait affirmé avoir tiré en état de légitime défense, expliquant avoir été poursuivi et menacé par l’homme.
16 mois de détention provisoire pour un policier qui n’a toujours pas été jugé. 16 mois enfermés avant même que la justice ne détermine s’il a agi en état de légitime défense, comme il l’a toujours affirmé.
Pour un homme dont le métier consiste à affronter le danger et protéger la population, cette décision interroge profondément. Dans le doute, les juges ont choisi la solution la plus lourde : l’incarcération. Une privation de liberté avant tout verdict, comme si l’on partait du principe qu’il fallait frapper fort, quitte à sacrifier un serviteur de l’État au passage.
Pendant ce temps, l’insécurité prospère au quotidien, mais on décide de placer derrière les barreaux quelqu’un qui a prêté serment pour maintenir l’ordre. Peut-on vraiment considérer que cet homme représentait un danger tel qu’il devait être isolé pendant plus d’un an ?
16 mois pour attendre son procès. 16 mois pour un doute. Honneur à lui pour avoir tenu bon dans cette épreuve. La justice se veut équitable, encore faut-il qu’elle le montre.
Soutien total à nos policiers, qui exercent leur mission avec courage dans un climat de défiance, et doivent souvent affronter seuls les conséquences de décisions prises dans la seconde. Nous n’oublions pas leur engagement pour notre sécurité, et nous espérons que la justice aussi rouge soit-elle saura enfin leur accorder la considération et la protection qu’exige leur mission.