Tellement française…
Quelles que soient les analyses formulées a posteriori, à charge, à décharge, se voulant froides et impartiales ou se revendiquant inspirées d’un ressentiment national légitime, oui, par-delà toutes formes de commentaires il y a les faits : une équipe composée de joueurs monstrueux techniquement et physiquement, titulaires dans les meilleurs clubs du monde, dotés de tous les talents, enrichis des meilleurs palmarès.
Il était une équipe au sein de laquelle brillaient le Rafale, Super Phénix, le Tgv, Airbus, Total, Suez, Bouygues, Safran, Mérieux, Thalès, Millau et son viaduc, le grand Louvre… sachant à la fois propulser les meilleurs missiles et pouvant se défendre contre n’importe quel assaut, possédant la science des jeux modernes et la culture des conquêtes passées.
Le monde entier l’enviait, s’adossait fébrilement à la toise qu’elle avait imposée jusqu’au ciel pour s’y comparer. Une si belle histoire qu’on allait pouvoir raconter aux enfants des enfants, à ce siècle et aux suivants.
Le réel, c’est quand on se cogne, disait Lacan. Et pour le coup, la bosse de Bucarest est et restera d’ampleur.
Un sélectionneur se voulant intransigeant qui a transigé sur tout.
Des conférences de presse ubuesques s’éternisant en dégustation de melon, des stars convoquées blessées et reparties dare-dare en ambulance se soigner à la maison, des acteurs choisissant eux-mêmes leur texte, des ténors imposant leur tessiture.
Une équipe qui joue à neuf contre les helvètes, certes pas bien malins (comme tout suisse qui se respecte) mais quand même pas idiots au point de ne pas l’avoir remarqué.
Pavard, au sortir d’une saison plus que difficile en club, dépassé, transpirant comme un jambon discount au bout de cinq minutes, Lenglet, calamité défensive, ayant pour une large part précipité le Barça et ses quarante buts encaissés en Liga, quinze de plus que le champion, dans la fosse des Mariannes : titulaires.
Et pendant ce temps, Dubois, impeccable à l’OL, coupe les citrons sur le banc.
Nous avions eu le couple de winners Rami-Sidibé en 2018 transitant via la DD Airlines vers la Russie, nous aurons eu cette année la paire majeure Lenglet-Pavard. Sauf qu’elle a joué, à la différence de sa prestigieuse aînée. Et comment.
Faire entrer les Suisses dans le match, c’était le seul truc à ne pas faire.
Une France alignant Coman à droite, Bappé à gauche, Benzéma en pointe et Griezmann à l’appui aurait plié le match en vingt minutes, ce qu’elle fit d’ailleurs durant le même laps en seconde mi-temps.
Mais non, le boutiquier DD en a décidé autrement : on jouera le 1-0, comme d’habitude, sur un coup de vice, genre Umtiti et les belges.
Bravo.
Où et comment confier une des plus belles formations offensives de tous les temps à un DRH de supérette.
Alors on va nous opposer le palmarès du gus, etc etc.
Sauf que le bol, parfois indécent, ça ne va qu’un temps. La France a traversé un Euro 2016 et une WM 2018 sans le moindre fond de jeu. La tactique DD ? Tous derrière et quand on récupère un ballon, feu vers Mbappé.
Belgique, Argentine sont alors passées à la trappe, victimes de la grande arnaque et d’un attaquant intenable.
Quelque part, à Bucarest, c’est tout simplement le foot qui a gagné lundi soir. Rien à redire au succès de nos voisins des alpages.
L’avenir ?
Bien peur qu’il passe par l’inénarrable Zizou. Le couillon caractériel qui a eu l’immense mérite de faire gagner trois années une équipe à un milliard d’euros. Je ne crois pas à ce type, en ses capacités de leader, parce que je ne crois pas qu’il soit habité par le moindre intelligence. Cette année, avec une équipe du Real redevenue terrestre, toute l’Espagne a pu jauger ses limites : afuera a dit le président Pérez.
Bappé : doit être reconduit à sa place, sur l’aile, et éloigné des micros. Doit rester à Paris, et apprendre de Neymar, dont il n’a que la moitié du talent pour le moment.
Benzéma : la réussite de l’Euro. A sa place, modeste, efficace, rien à dire.
Pogba : est un immense joueur, l’homme de base de la reconstruction. Avec Kanté, qu’il conviendra d’utiliser avec davantage de respect. Nettoyer les écuries seul et sans balai, ça va cinq minutes.
Griezmann : devra être utilisé comme le joueur qu’il est, et non comme un défenseur latéral. A recentrer, n’a pas les épaules pour porter une équipe. Ne les a jamais eues.
Varane a progressé, la page Lloris devra être tournée. Un insipide capitaine, sans charisme, ne pesant pas sur le groupe : le Thiago Silva des bleus.
Tous les talents, un fédérateur qui n’en est pas/plus un, un révélateur qui ne connaît que le monochrome, des éparpillés de l’ego, quelques imbéciles qui se pensent lumineux, et au final une moitié qui joue quand l’autre déjoue. Tellement française, cette équipe.
So french, diraient les Anglais, qualifiés eux.