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Sur le fond, le Conseil d’État a évidemment raison. Les qualités intrinsèques d’un lait, du moins pour ses composants essentiels, ne dépendent pas de son origine géographique. Mais de divers autres éléments, dont certains imputables uniquement à l’environnement et aux conditions alimentaires et sanitaires dans lesquelles vivent les lactatrices.
La précision géographique apportait forcément une indication qui rompait sur le plan de l’égalité la théorique neutralité des règlements administratifs en fonction des origines géographiques.
Mais par contre, cela imposait un minimum de respect d’un prix plancher pour la négociation intra-européenne en matière de lait. Et surtout dans les négociations entre éleveurs et industrie laitière.
Mais le prix du lait est réglé sur le plan international par la liberté absolue des échanges. Il est possible de trouver du lait sur le marché à des prix inférieurs à ceux payés aux éleveurs européens. Lactalis et ses marques, plus gros acheteurs et maîtres du jeu, vont pouvoir maintenant acheter des laits sur le marché international à des prix qui seront difficile à égaler par nos éleveurs.
Rien n’est plus facile à transporter à travers les continents que le lait. Les Bourses européennes ne profitaient pas de cette caractéristique. Ou pas assez. Terminé ! Achetez des actions de Lactalis. Elles vont rapporter davantage que les Livrets d’Épargne.
Nos faux Camemberts de Normandie vont pouvoir maintenant être confectionnés avec du lait chinois, turc ou afghan.