filochard
Filochard en tête, la majorité des intervenants ont raconté des âneries. Les choses sont simples et à replacer dans la guerre éternelle qui oppose les intellectuels de gauche, ceux concernés en priorité dans cette histoire, et les autres. Mais les autres étant non pas les intellectuels de droite, simplement parce que qu’il y en a peu, et aucun d’envergure.
Mais lutte latente entre les intellectuels situés du bon côté social, ceux par exemple abonnés au Figaro devant lequel s’extasie Filochard, et ceux d’en face qui ne sont pas parvenus à monter assez haut à leur goût dans l’échelle des chercheurs officiels reconnus et financés convenablement par l’État.
De la même manière que pour différentes raisons l’on a permis à des élèves officiellement et administrativement classés comme analphabètes d’obtenir un Bac (12 % des candidats annuels à cette épreuve), des dizaines de milliers d’étudiants se retrouvent en Faculté en n’étant capables en réalité que de travaux cognitifs très élémentaires. Et l’on a développé pour eux, et l’on développe en permanence pour les accueillir, des pseudos sciences dans lesquelles chacun peut trouver à boire et à manger. Spécialement la multitude de sciences dites « humaines ».
Mais ces sciences, ou prétendues telles, présentent des spécificités diverses parmi lesquelles le fait de ne mener nulle part et de n’offrir que peu de débouchés à leurs titulaires. Les meilleurs des étudiants concernés, une minorité d’entre eux, sont capables d’en faire quelque chose et d’obtenir des postes officiels de chercheurs. Mais l’État qui paye les salaires diminue en permanence les crédits qu’il y consacre. Et les postes qui iraient avec. Les bons vont travailler à l’étranger où ils trouvent leur bonheur. Les autres restent en rade en France, et deviennent des ennemis confirmés de l’État qui ne les reconnaît pas à ce qu’ils pensent, eux, être leur juste valeur.
Et les vrais intellectuels parmi eux, qui sont devenus les chefs et les mandarins de ces « sciences », ont besoin que cette situation perdure, car elle conforte leur propre influence sur leur « science ». C’est pour cela qu’ils mènent les révoltes contre le Ministère de la recherche, ou de la Culture, ou assimilé, en permanence. Et le font dans le cas actuel, comme d’ordinaire.
Depuis des mois, pour une simple question de budgets insuffisants, c’était la guerre ouverte entre les chercheurs, les vrais, ceux en sciences dures et réelles, et le gouvernement. Les faits actuels ne sont que l’un des aspects de cette lutte, qui oppose le gouvernement qui tient à privilégier financièrement la Recherche qui sera favorable à l’Industrie et au Capital, et pas les chercheurs des sciences dites « sociales », qui au mieux, s’ils sont sérieux, ne feront que gêner ce même Capital.
La guerre État – Chercheurs, permanente pour des questions de budgets insuffisants, et aggravée par ces sciences plus ou moins fantaisistes sans débouchés, en outre exacerbée par la situation de l’emploi pour des diplômés dont les diplômes ne permettent pas à leurs titulaires de trouver le statut social auquel ils se croyaient destinés, génèrent ces pétitions et ces protestations contre une ministre qui n’en peut mais, et dont la petite phrase en cause ne représente qu’une demi-ligne d’un texte de plusieurs pages.
Ce qui est d’autant plus con de la part des protestataires signataires des appels à la démission de la ministre, que cette personne n’est pas maître de son budget, et n’est que le chien savant et la voix de son maître.
La réalité de cette situation est qu’elle n’est qu’un épiphénomène de la Lutte des Classes. Macron a un choix à faire entre consacrer suffisamment d’argent à la Recherche, la vraie, ou consacrer cet argent à des aides directes aux grandes entreprises. Grandes entreprises qui grâce à ce « pognon de dingues », des sommes fabuleuses chaque année, feront progresser les cours de leurs actions en Bourse.
Posez la question est une incongruité, tellement la réponse est évidente. C’est pour faire grimper le cours des actions du CAC 40 que les bonnes consciences de gauche, complices plus ou moins conscientes de cette situation d’idiots utiles du Capital, demandent la peau d’une ministre qui pour une fois, dans cette affaire d’islamo-gauchisme, disait une chose intelligente.