Le chroniqueur Paul Melun a été président de l'Unef-Sciences Po Bordeaux de 2014 à 2016. Il a vite déchanté en découvrant que les droits des étudiants étaient loin d'être une priorité pour le bureau national du syndicat étudiant.
Paul Melun : J'étais issu d'une famille de gauche donc il était naturel pour moi dans des mouvements de gauche. J'ai rapidement pris ma carte au PS, au MJS et à l'Unef. Je me suis engagé par passion jauressienne, par volonté de défendre les droits de mes camarades étudiants. Venant de la classe moyenne de province, je croyais à des valeurs de mérite et de promotion sociale. A Sciences Po Bordeaux, l'atmosphère au sein de l’Unef était sympa et les militants pas idiots. Tout a changé quand j'ai pris la présidence de l'Unef de l'école car j'ai été en lien avec le syndicat national. J'ai complètement déchanté. J’ai assisté à des congrès et j'ai découvert un monde complètement différent. Je pensais qu'on allait parler de droits des étudiants, des concours, du coût de l'enseignement, de comment favoriser la promotion sociale, etc. Ce n'était pas du tout à l'ordre du jour. Le programme, c'était des luttes intersectionnelles qui n'en finissent plus, le féminisme, le décolonialisme, la représentations des minorités… J'étais un homme blond aux yeux bleus, j'ai vite compris que les figures de proue de ce mouvement seraient davantage des femmes voilées. On trouvait ça plus inclusif.
Paul Melun est essayiste, chroniqueur, conseiller en stratégie. Il est auteur, avec Jérémie Cornet, de Les enfants de la déconstruction. Portrait d’une jeunesse en rupture (éd. Marie B., 2019).
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