Dans le sens commun, une "fake news" est une information dont le propagateur connaît/suspecte le caractère faux/biaisé (non fidèle à la réalité) et qu'il propage dans le but de favoriser une opinion/idéologie.
Les fake news ont vu une explosion inattendue depuis le passage on-line des médias traditionnels. Dans le passé, le journaliste se fichait de l'avis du lecteur. Les rares courriers des lecteurs étaient poliment traités par réponse type et classés.
Depuis l'ouverture des fils de discussion, les avis des lecteurs sont systématiquement publiés au même titre que les articles, ces avis excèdent largement le volume des articles journalistiques, et - phénomème totalement nouveau - les lecteurs se parlent entre eux à large échelle, sans filtre journalistique et s'excitent mutuellement. Ils approuvent/désapprouvent le contenu journalistique, le likent, le relaient, le clickent, le tweetent, retweetent... qui en retour génèrent (ou non) une activité et finalement des revenus publicitaires, soit le salaire du journaliste!
Alors que par le passé, le journaliste se contentait de publier son article et ne parlait qu'avec d'autres journalistes et faiseurs d'opinions en toute indifférence du lectorat, le journaliste actuel est l'esclave de l'opinion des activistes des e-medias. Le journaliste est condamné au populisme pour générer des revenus publicitaires par clicks.
L'avènement de ceux que les médias qualifient de personnages populistes en est le révélateur. Les plus grands journaux des sociétés démocratiques n'ont pu s'empêcher de véhiculer des (fausses) informations anti-populistes qui se sont largement dégonflées.
Je ne vois pas comment sortir de cette spirale de désinformation faussée sans, en même temps, faire taire le grand public et/ou introduire une censure dure des médias ou une autre forme de contrôle des médias (le 4e pouvoir) par l'Etat lui-même (ce qui met le contrôlé en position de contrôleur et manipulateur du contrôleur), soit la fin du contrôle médiatique.
Journalime quo vadis?