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Gth, tu demandes : « Les lois civiles peuvent-elles contrevenir aux lois naturelles ? ». Et Cheshire te répond : « Certains croient qu'il existe un droit naturel. C'est une croyance répandue ».
La réponse à ta question est dans la question. Quelle est la différence entre une Loi civile et une Loi naturelle ?
Une Loi civile est par définition décidée et appliquée par des civils. Des humains. Elle dépend de leur volonté, quelle que soit la direction dans laquelle elle s’exerce. Elle peut donc être modifiée du tout au tout à tout moment, être remplacée par une autre même de sens contraire, sur simple décision de ces civils.
Alors qu’une Loi naturelle par définition a été édictée par la nature, donc par l’évolution des espèces. Elle ne dépend pas de la volonté des individus. La nécessité de respirer, ou l’interdiction formelle de manger des amanites phalloïdes, sont des Lois naturelles.
Mais les Lois de l’évolution et l’environnement culturel de nos sociétés ont fait que nous nous retrouvions tributaires d’un mix d’obligations découlant à la fois de la Loi civile et de la Loi naturelle.
L’exemple le plus évident en est le corpus des Lois relatives à la sexualité. À la base du processus, chez nos lointains ancêtres hominiens, elle s’exerçait pour nos ancêtres femelles comme pour tous les autres mammifères. Les périodes d’œstrus, d’ovulation, déclenchaient chez la femelle la production d’hormones odoriférantes qui appelaient les mâles présents à la ronde, et les prévenaient que la femelle en question était demandeuse et pénétrable sur le plan vaginal. Ce qui déclenchait chez les mâles l’érection dès qu’ils approchaient la femelle. C’était toujours le cas de nos arrières-arrières grand-mères du temps de Lucy. Du temps où l’arnaque de Toumaï n’était pas encore reconnue. Et cela, c’était une Loi naturelle, dont nous n’avons à ce jour perdu qu’une partie de l’effet, depuis la mutation génétique qui a amené les femmes à être pénétrables vaginalement à n’importe quelle période de leur vie quotidienne, en présence ou en absence d’œstrus. Loi naturelle qui se manifeste toujours, d’où la possibilité de l’existence des taules d’abattage, ou des BMC. « Au suivant », comme le chantait Jacques Brel.
C’est ce qui amène les biologistes a expliquer qu’il n’y a pas, en ce qui concerne les humains, de Loi purement naturelle, ou purement civile. Que comme chacun de nos actes est consciemment ou inconsciemment soumis en même temps à deux forces contraires, la naturelle et la culturelle, chaque Loi issue de réflexions d’êtres humains est un mix des deux catégories.
Ce qui a généré la célèbre expression vernaculaire chérie des biologistes : « nous vivons dans l’ignorance des causes qui nous motivent ». Mais il convient d’assimiler au préalable le sens de cet axiome, si l’on souhaite comprendre réellement la différence entre Loi naturelle et Loi civile.
