L'état de l'Union : une catastrophe mâtinée de bons sentiments
Ce mercredi 16 septembre 2020, la Présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, a prononcé le traditionnel discours sur l’état de l’Union. Pas une fois, n’a été constatée l’impéritie totale de l’Union face à la crise que nous traversons. Cherchant à profiter de celle-ci pour avancer son agenda politique fédéraliste, la Commission européenne se félicite d’avoir réagi après coup, au travers de mesures tenant plus de la déclaration d’intention et des bons sentiments que de la politique.
L’impuissance de l’Union face aux grands défis de notre temps suscite à juste titre la défiance des peuples européens. Pire, cette autosatisfaction replète des bureaucrates bruxellois, même après leur échec visible, transforme cette défiance en exaspération.
Et ces grands défis sont nombreux. Le Plan de relance de 750 milliards d’euros, folie économique dont on sait qu’elle coûtera plus à la France qu’elle ne lui apportera, ne saurait être financée simplement par une taxe sur les GAFA. Pour ce financement, le discours de la Présidente n’a apporté aucune précision sur le calendrier, la méthode ou encore le remboursement. Tôt ou tard, cet endettement sur plusieurs générations sera financé par un impôt direct européen sur les citoyens. Le Green Deal et le Plan Next Generation EU ne sont que des pansements au sel sur des plaies béantes, et n’apportent que la bonne conscience d’un écologisme mou, qui ne s’attaque pas aux vrais problèmes, et qui contraint nos entreprises à des normes toujours plus exigeantes, tout en s’abstenant de tout protectionnisme. Dure avec les siens, laxistes hors de ce qu’il reste de ses frontières, voilà le credo de Von der Leyen, main dans la main de la présidence allemande de l’UE.
Pas un mot sur le défi migratoire, et les plus de 5 millions de personnes arrivées en Europe au cours des 6 dernières années, soit l’équivalent de la population du Danemark. Mais nous pouvons dormir sur nos deux oreilles : un plan contre le racisme systémique est prévu, avec la nomination d’un Commissaire à cet effet.
La situation internationale n’a été que survolée. La Turquie sera mollement condamnée dans une résolution que nous ne voterons pas, car elle refuse de mettre un terme au processus d’adhésion de la Turquie à l’Union. Erdogan peut continuer à forer illégalement dans les eaux grecques et Chypriotes, à agresser les navires français, à menacer directement les pays membres de l’UE, celle-ci continuera de payer. Pourquoi s’en priver ? On préfère chercher des poux dans la tête de la Pologne, qui défend courageusement son modèle social, familial et civilisationnel.
Cette politique de l’Union n’est pas une politique solidaire. Elle choisit le marché plutôt que les peuples européens, et importe la désunion sur son sol. L’Europe doit se réveiller, si elle ne veut pas voir sa civilisation s’écrouler.
Jérôme Rivière
Président de la Délégation française du Groupe Identité et Démocratie.