Max12
Andreas Malm a suggéré dans "Comment faire sauter un pipeline" que les combats pour l'indépendance indienne ou les droits civiques américains n'auraient jamais pu réussir sans la violence. Que derrière Gandhi et Martin Luther King, il fallait les Black Panthers et Subhas Chandra Bose. Je souscris en bonne partie à cette thèse.
Toutefois l'exemple des gilets jaunes a prouvé que le pouvoir ne se laisse pas faire, qu'il collecte sans vergogne sa livre de chair, et qu'il faut bien plus que des manifestations et des casses de vitrines pour le faire plier. Le seuil limite de violence acceptable est sans doute fonction du regard du clergé républicain sur les acteurs de cette violence et leurs exigences : des prolos exigeant la démocratie et du pétrole n'avaient aucune chance d'émouvoir Radio Paris.
Enfin une violence sans idée constituée ne mène à rien : il faut une exigence nette. Sans revendication précise, l'état semble combattre légitimement une violence aveugle. Alors que si une revendication est sur la table, la violence est mise en balance avec celle-ci. Par exemple le Hamas vient peut-être de gagner la guerre simplement en mettant l'idée d'une trêve sur la table, et désormais son extension.