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Il convient tout de même de préciser les choses.
Au Maroc, la culture du cannabis est courante, mais théoriquement clandestine. Et son commerce avec le reste de l’Europe relève du trafic de drogue.
Les cultures de cannabis en Israël sont officielles, étudiées dans des exploitations contrôlées par l’État qui lui sont dédiées, et Israël entend bien devenir le champion du cannabis thérapeutique.
Selon l’espèce choisie, l’effet obtenu par sa consommation, fumée ou quelle qu’en soit la galénique, est extrêmement variable. Le cannabis, la plante cannabis sativa, contient, ou pas, ou en quantités très variables, plus de 120 composants qui sont des cannabinoïdes. Mais qui apportent des effets très variés selon les cas et la variété choisie.
Le THC est le cannabinoïde responsable de l’effet « ludique » ou « festif » du produit. C’est lui qui fait l’objet des trafics et ventes clandestines. Son effet dépend de sa teneur en THC. Plus elle est élevée et plus le produit est « efficace ». Depuis longtemps les trafiquants s’efforcent d’obtenir des croisements et des sélections qui augmentent régulièrement ce taux. Et augmentent la dangerosité du produit.
Et le second composé important est le CBD dont l’effet est analgésique, pas du tout récréatif, au-delà d’une détente musculaire et cérébrale certaine dans les cas de douleurs que l’on ne contrôle plus avec des analgésiques. Tous les centres anti-douleurs des CHU se rabattent sur le cannabis. Ou de manifestations douloureuses telles par exemple que les nausées dans les cas de chimiothérapie renouvelées par FolFox à plus des 2 ou 3 grammes de 5 F.U. par injection. À fortiori au-delà. Ou dans d’autres pathologies graves, par exemple de scléroses en plaques où son utilisation est classique. Mais ce cannabis-là, la plante qui ne contient qu’un taux très faible de THC, celui utilisé en médication, ne procure pas de « high », et ne fait pas « planer ». Il obtient le même effet que l’obtiendrait avec des analgésiques très « forts » par exemple le Néfopan, l’Acutan, mais sans la majorité des effets secondaires difficiles à supporter du Néfopan. Ceux qui n’en ont pas eu besoin, tant mieux pour eux, ne peuvent pas savoir de quoi il retourne. Les patients, eux, si.
C’est cette forme de cannabinoïdes médical dont Israël pratique la mise au point. Et cette forme est d’ailleurs déjà en vente dans de nombreux pays. Et prescrites chez nous dans les CHU. Mais Israël veut mettre au point une forme épurée, perfectionnée, et ses serres d’études dans le Néguev y travaillent depuis des années.
Il y a par contre en Israël des personnes qui évidemment voudraient bien être autorisées à vendre officiellement du cannabis récréatif, à taux de THC ludique. Et c’est pour faire de la pub à cette forme du produit qu’ils ont lancée cette opération publicitaire de distribution par lâchers aériens depuis des drones. Mais le produit qui a été distribué ne contient que des traces de cannabis, moins de 0, 3 %, c’est à dire que selon les normes internationales, il ne s’agit que de chanvre. Dont nos boulangers pâtissiers emploient chaque jour les graines ou la farine. C’est une simple opération publicitaire qui voudrait bien que l’idée de la libéralisation de la consommation de cannabis récréatif soit répandue et adoptée par le pouvoir civil. Comme des tas de couillons le réclament en France.
Qu’Agri, qui est un fidèle de médias israéliens soit aux anges d’avoir cru trouver un sujet lui permettant d’attaquer Israël sur un problème moral, est dans l’ordre des choses habituelles de ses process mentaux. Mais alors il faut tout dire.
En ce moment en Creuse, sous l’égide du député Jean-Baptiste Moreau, par ailleurs un type charmant, un essai national de cette culture de cannabis thérapeutique est en cours. Qui va parvenir évidemment à la culture et à l’utilisation du cannabis médical. Comme dans tous les autres pays développés. Mais malheureusement pour Agri, cela ne met pas en cause des questions de moralité que l’on pourrait reprocher à Israël.
Caramba ! Encore raté !