[supprimé]
Miguelito, tu écris à propos d’Oradour sur Glane
- : « Massacre perpétré par des " malgré nous " ».
C’est une manière de perpétuer la geste gaulliste d’après la Libération, qui visait à réunir politiquement les français sous la bannière unique de De Gaulle, quitte à se retrouver assez loin de ce qu’a été la réalité.
En fait, il y a eu dans la Das Reich deux catégories de S.S. Comme d’ailleurs dans pratiquement toutes les unités S.S. comprenant des français originaires d’Alsace Lorraine.
Lorsque les allemands en 1940 ont annexé l’Alsace Lorraine, les alsaço-mosellans se sont retrouvés de fait citoyens allemand. Donc soumis aux mêmes obligations militaires que les allemands d’outre-Rhin, et enrôlés dans la Wehrmacht. Mais dans les unités normales de la Wehrmacht, et pas dans la Waffen S.S. C’est la première catégorie de Malgré-nous », ceux de 1940. Ils se sont retrouvés dans l’armée allemande classique, dans la Wehrmacht, réellement « malgré eux ». Mais pas dans la S.S.
Ce qu’est qu’à partir de 1943 et du commencement de la fin pour la Wehrmacht dans les plaines russes, que des non allemands et entre autres quelques nouvelles recrues venant d’Alsace-Lorraine, se retrouvèrent dans les Waffen SS pour combler les pertes importantes supportées par les soldats allemands. Mais pas dans les unités « sensibles », comme la « Adolf Hitler » ou la « Totenkopf ».
Mais la deuxième catégorie de « Malgré-nous », en réalité la première chronologiquement, est d’origine également d’Alsace Lorraine. Mais ses soldats sont d’origines politiques et militaires totalement différentes. Les alsaciens lorrains étaient avant la guerre, entre 1933 et 1940, partagés entre deux grandes tendances. D’une part les légitimistes français, comprenant l’importante communauté juive d’Alsace-Moselle, et plus généralement les gens de gauche, profondément pro-français et farouchement anti-nazis. Et d’autre part en face les sympathisants pronazis, admirant l’Allemagne nouvelle, ses autoroutes, ses uniformes et Hitler.
La partie de la population pronazie était importante. Mais cela peut être expliqué par le fait que beaucoup d’alsaciens-lorrains se sont toujours considérés comme au moins autant germains que français. Il y avait en Alsace-Lorraine entre 1935 et 1940, quatre quotidiens alsaciens officiellement pronazis, de langue allemande, rédigés en allemand plus qu’en alsacien par des alsaciens-mosellans, et imprimés et vendus localement. À partir de 1935, un nombre important de jeunes alsaciens-lorrains sont allés en Allemagne, se sont engagés directement non pas dans la Wehrmacht qui ne recrutait pas d’étrangers à part des officiers confirmés, mais se sont engagés directement dans la Waffen S.S. Ils se faisaient tatouer leur groupe sanguin sur le bras gauche, comme tous les membres de la S.S., et endossaient l’uniforme S.S. Ils ont prouvé tout au long de la guerre leur engagement fidèle envers Hitler. Spirituellement c’étaient des germains, des allemands, donc des guerriers dans l’âme.
Mais il est évident que ceux qui ont survécu, et qui après la fin de la guerre sont revenus en Alsace-Lorraine, n’ont pas fait étalage des dates de leurs engagements dans la S.S. Tous ont expliqué qu’ils avaient été contraints de s’engager dans la S.S., qu’ils étaient des « malgré-nous ». Qu’ils avaient été S.S., d’accord, mais à l’insu de leur plein gré, comme l’on dira plus tard. Les directives gaullistes d’après-guerre étaient de réunifier tout le monde, sans faire le détail. D’où les scandales des Combattants Volontaires de la Résistance, ou comment 8 000 résistants réels ont générés 300 000 cartes de Combattants Volontaires de la Résistance, et 200 000 Médailles de la Résistance.
Dans les ruines du Reichstag, à Berlin, une semaine après la prise officielle de la ville par les russes, et après en principe la fin des combats, 160 S.S. continuaient à se battre contre les soviétiques. Tous étaient des alsaciens-lorrains. Ceux qui ont survécu à la captivité chez les russes, se sont fait classer à leur retour en France parmi les « Malgré-nous ».
La grande majorité des membres de la Das Reich et la majorité des deux douzaines d’alsaciens-lorrains jugés pour crime contre l’Humanité pour l’extermination de la population d’Oradour sur Glane, et qui furent pratiquement amnistiés, étaient déjà S.S. en Allemagne bien avant la guerre. Et la plupart de ceux qui ont brûlé Oradour n’ont pas accepté des venir se faire juger, et les autorités allemandes, qui en avaient la liste exacte, se sont bien gardé de les arrêter et de les envoyer. Ils n’ont arrêté qu’une poignée de lampistes. Et la France a bien pris soin de ne pas trop protester. Mais de Gaulle ne voulait pas de manifestations pro S.S. en Alsace-Lorraine. Toute la France a été résistante sous la direction de De Gaulle. Rompez !
Cela veut-dire quoi, « Malgré-nous » ?