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Résumons.
Aucun des intervenants auteurs des posts ci-dessus n’a vu le film dont il est question ici. Au mieux, ils se sont contentés de la bande annonce et des divagations de sites d’extrême droite et d’ultras cathos pudibonds révulsés par le fait que l’on puisse montrer des préados en mal de reconnaissance de leur personnalité de femmes en devenir. Pimenté par le fait qu’en outre, pour faire bon poids, le film égratigne au passage l’islam et sa manière à la fois d’élever les filles, et de considérer les femmes.
Une gamine de 11 ans, de famille sénégalaise, se sent exclue dans cette société où les mœurs de sa famille en matière d’éducation des filles l’amène à ne pas pouvoir intégrer la communauté des filles « ordinaires » de son âge. Son père est absent du foyer. Il est parti au pays pour chercher et ramener une seconde épouse. Que des dizaines de milliers de français d’origine turque, ou africaine, et dans tous les cas musulmans, se livrent en permanence à ce jeu, ne choque pas nos bonnes consciences plus ou moins d’extrême gauche. Du moment qu’ils votent pour eux aux élections, suffit pour tout leur pardonner. Mais qu’un film qui a du succès et de l’audience l’explique crument est inadmissible. Cela risque d’amener de bons français à des commentaires désagréables à l’endroit de ces maris musulmans polygames. Ce qui risquerait de les vexer.
Pour s’assimiler, la gamine s’efforce d’intégrer une équipe d’autres gamines, une arabe, deux africaines, une « gauloise » blonde. Et ces gamines, dans le but de devenir un groupe gagnant d’un concours, s’entraînent à reproduire ce que la télévision débile et les émissions de télé réalité ,leur exposent en permanence. Jouer les grandes, tortiller leur nombril et leurs fesses, et se prendre toutes pour les stars qu’elles tentent d’imiter devant leurs postes de télé.
Et elles s’exercent à trouver des poses aguichantes, des attitudes de vedettes télés, comme n’importe quelle fillette maintenant, depuis l’âge de six ans devant sa télé. Et le plus souvent avec l’assistance énamourée de leur mère. Les mères qui cherchent pour leurs fillettes à travers cette activité, ce qu’elles cherchaient jadis pour leurs filles dans les associations de majorettes. La possibilité de leur permettre d’exhiber leurs cuisses et leurs culottes sous l’œil des hommes massés le long des trottoirs lors de leurs exhibitions. Elles n’avaient jamais osé le faire elles-mêmes, et elles tentaient de se rattraper par l’intermédiaire de leurs filles.
C’est hors sujet, mais c’est le port universel du blue jean par les filles, qui a amené la disparition des majorettes. Les mères n’y voyaient plus aucun intérêt puisque leurs filles n’y exhibaient plus leurs fesses et leur culotte. Elles compensent en approuvant les tortillements de leurs gamines devant leur poste de télé, imitant les ados qui croupionnent dans les émissions de télé.
Donc nos gamines vont jouer aux grandes. Mais elles le font souvent déjà abondamment. Les jeans taille basse découvrant le nombril sont devenus ordinaires dans les collèges. Dans ce film, dans leur entraînement de grandes filles, elles y ajoutent des tortillements du bassin, des gestes manifestement sexuels. Et alors ? Y a-t-il une pré ado qui ignore que c’est son bas ventre qui excite les spectateurs des spectacles auxquels elles pourraient participer ? Chaque fille nait avec tout l’or du monde entre les cuisses, mais la plupart ne le comprennent que trop tard. D’autres, plus délurées, ou simplement plus intelligentes, comprennent inconsciemment que c’est leur ventre qui peut leur permettre d’accéder à une notoriété due à la danse. Pas du tout l’utilisation sexuelle de leur bas ventre. Mais l’exhibition de ce ventre, même très partielle. Il n’y a ni un sein ni une vulve de visible dans ce film. Rien que la description visuelle d’attitudes que ces gamines savent très bien, comme toutes les gamines de la planète quand elles arrivent à 12 ans, qu’elles retiendront l’attention du spectateur. Elles font durant leur entraînement exactement ce qu’elles voient faire quotidiennement dans les émissions de télé. Elles feignent de reproduire ce que leurs vedettes favorites exécutent dans toutes leurs émissions.
Que ce film montre des préados tortillant leur nombril et leurs fesses révulse les ultra cathos. Mimer non pas un acte sexuel, mais des attitudes qui se veulent avoir un caractère sexuel, mais très sages sur le fond, et jamais vulgaires, quelle horreur ! Alors que nos gamines sont bien évidemment des êtres uniquement purs esprit, et qui au seuil de l’adolescence ignorent même que les filles et les garçons sont conçus différemment sur le plan physiologique. Ne surtout pas les laisser tortiller leurs popotins, même dans le cadre d’un concours de danse. Ce serait catastrophique pour leur avenir.
Et en plus, nos bonnes consciences islamo gauchistes montent au créneau. Film infâme ! Montrer une famille musulmane où la mère traite sa fille comme elle-même l’a été, et expliquer qu’un père est parti se chercher une seconde femme au pays, c’est impensable. Cela risque irriter les musulmans installés en France. Ils savent pertinemment que c’est une pratique courante dans leur communauté, mais ce n’est pas parce qu’ils le font qu’il faut l’étaler sur la place publique. Le faire est normal à leurs yeux, le dire est indécent et inadmissible. C’est de l’islamophobie.
Les intervenants ci-dessus sur cette discussion, se montrent indignés sans avoir vu l’objet de leur ire. Par contre, tous les critiques de cinéma sérieux, hors évidemment ceux des extrémistes ultra cathos ou gaucho-islamistes, sont enthousiasmés par ce film. Plus que ça, toutes les associations féministes tressent des lauriers à la réalisatrice Maïmouna Doucouré. Elles savent de quoi elles parlent. Elles ont toutes eu l’âge de nos jeunes héroïnes. Elles peuvent, elles, estimer à leur juste valeur la qualité des prestations de ces préados. Entre les délires enragés d’un site généralement mieux inspiré, et l’avis des associations féministes, il n’y a pas photo.
D’ailleurs, je suis persuadé que ceux qui s’étouffent d’indignation dans cette discussion, seront les premiers à se dépêcher d’aller voir le film. Et le trouveront excellents, cette vue « révulsante » de jeunes filles en fleurs éveillant chez eux des émois qu’ils ne croyaient pas pouvoir éprouver encore une fois. Et oui, les préados et les ados peuvent procurer des vues émouvantes et agréables aux messieurs. Et dans ce cas-là, au moins autant aux yeux des femmes. Elles le prouvent, même les féministes. Ah, les ////////////Non.