jack127
Jack, des citations telles que celles que tu indiques ici, l’on peut en sortir dix mille. Il suffit, comme tu l’as fait là, d’aller sur n’importe quel site voué au christianisme, et l’on en sort autant que l’on veut.
Mais elles n’ont qu’un inconvénient. Les documents d’origine desquels elles sont censées être tirés, n’existent pas. Il ne suffit pas qu’un auteur ayant vécu des siècles après les faits rapportés ait réellement existé, au que l’un des innombrables auteurs qui, surtout au XIX° siècle, ont tgenrté de jnustifiedr tout ce qui touchait au christianisme, cite un texte prétendument attribué à un personnage tiré de l’histoire réelle de l’Empire romain, pour faire de ce document un document historique. Dans la majorité des cas, il s’agit d’une imagination volontaire de l’auteur tentant d’apporter ce qu’il pense être une preuve authentifiant sa déclaration. Ou fréquemment d’un document reprenant des faux purs et simples, réalisés des siècles après les faits, mais repris ensuite par des multitudes d’auteurs.
Tu cites Tertullien, Samosate, Celse, des ouvrages de Justin, ou des citations de Cornélius tacite. Les citer, c’est bien. Mais il convient de citer les références des textes en question. Dans quels ouvrages ils ont écrit cela ? Et pas parce que un tel ou un tel, 8 ; 10 ou 15 siècles après les faits, prétend qu’il l’a dit.
Tu ne trouveras pas un seul texte datant des 4 premiers siècles, parce qu’ils n’existent pas. Pas un seul document authentique de quelque auteur que ce soit, citant le nom du Christ ou des chrétiens et qui aurait été rédigé avant le quatrième siècle et Constantin. Parce qu’ils n’existent pas.
Tu donnes un excellent exemple de ce genre de déclaration. Tu dis que Pline le Jeunes, gouverneur de Bithynie, vers la fin du premier siècle, par ailleurs proche de Trajan :
-« Dans une lettre adressée à l'empereur Trajan, il lui demande conseil sur la façon de traiter les chrétiens ».
Cette déclaration en son temps a intrigué les archéologues et les chercheurs. Et ils ont cherché. Et trouvé. Et corroboré leur découverte. Cette lettre n’existe pas. Il faut savoir ou se souvenir comment fonctionnait la Loi sous les Empereurs romains. Les codes de Lois n’existaient pas. Les rescrits de l’Empereur faisaient Loi. Le gouverneur, le juge ou le haut fonctionnaire, qui se trouvaient en face d’une estimation à faire, d’un jugement à rendre, ou d’une décision délicate à prendre, écrivait à l’Empereur. Il lui décrivait la situation qu’il avait à apprécier et à juger. Et il demandait : « dans quel sens dois-je en juger, et quelle décision dois-je prendre ? ». L’Empereur répondait systématiquement, et sa décision, son rescrit, devenait force de Loi et faisait jurisprudence pour tous les fonctionnaires de l’Empire dans un cas semblable.
Les percepteurs des impôts de l’Empire, l’équivalent de ce que seront plus tard nos Fermiers Généraux, prélevaient les impôts sur la base déclarative. Et le percepteur conservait pour lui un pourcentage de l’argent perçu. Mais une pratique fréquente voulait que des contribuables voulant gêner un autre contribuable, allait le dénoncer en disant qu’en réalité il, avait récolté plus qu’il n’avait déclaré. Et aussitôt le percepteur imposait un supplément au dénoncé, ce qui augmentait proportionnellement ce qu’il percevait lui-même. Et il précisait dans ses comptes, parce que les fonctionnaires de l’Empire notaient tout, qu’un tel avait dénoncé ce contribuable, ce justifiait le supplément d’impôt.
Et si les dénonciations étaient insuffisantes en nombre aux yeux du percepteur, il imposait d’office pour dissimulation et précisait à la place du nom du délateur : « dénonciation anonyme ». Ce qui était admis par l’Administration de l’Empire. Mais certains percepteurs sont allés trop forts auprès de contribuables riches ayant l’oreille de gens puissants, et se sont plaints à Rome. D’où un rescrit de Trajan interdisant d’accepter les dénonciations anonymes.
C’est ce document, repris au siècle dernier par un cercle religieux bien connu, qui a ressorti le rescrit et ont déclaré, oubliant son caractère fiscal : « Des dénonciations anonymes, cela ne peut concerner que la dénonciation d’être des chrétiens ».
Ce qui d’une part tentait d’établir que sous Trajan, à la fin du premier siècle, il y avait des chrétiens, qui en réalité n’arriveront que deux siècles plus tard. Et par la même occasion étendait le raisonnement sur le fait supposé que la dénonciation ne pouvait non seulement que dénoncer des chrétiens, mais en outre, de ce fait, les condamner à la mort dans les arènes à cause de leur religion. Mais jamais les romains qui acceptaient systématiquement depuis toujours tous les dieux, n’ont tué un individu à cause de sa religion. Même aux périodes où l’on devait aller une fois par an s’incliner devant une statue ou une représentation de l’Empereur au même titre que s’il était un D.ieu, cela n’ été exigé per capita. Les citoyens qui le souhaitaient pouvait se faire représenter à ce salut par une tierce personne de n’importe quelle religion, ou par un esclave. C’est de l’Histoire.
La lettre de Pline le Jeune à Trajan lui demandant comment il devait traiter les juifs, bien que souvent citée par les auteurs chrétiens en mal de documents réels, n’existe pas. Par contre les historiens détiennent tous les documents fiscaux de l’Empire détaillant les raisons du rescrit de Trajan.
Jack si tu pouvais citer des références réelles de cette lettre, tu serais aussitôt invité par tous les milieux chrétiens du monde entier pour aller leur en parler. Mais je ,ne doute pas que tu vas nous donner ces références.
Il en est de même de tous les textes ou citations évoquant le Christ ou les chrétiens, et qui auraient trouvé leurs sources dans les écrits datant des premiers siècles, dans eux d’avant Constantin.
C’est d’ailleurs dans cette optique qu’il faut traiter de l’obsession qu4’a eu l’église chrétienne, du début du Moyen-âge à au moins la Renaissance, de rechercher et de détruire systématiquement tous les ouvrages non seulement de l’Antiquité, mais surtout des premiers siècles de notre ère.
J’insiste lourdement, mais le rabâchage dit-on étant la clef de la pédagogie, je répète :
-« Il n’existe aucun document, de quelque nature soit-il, aucun texte, de quelque auteur que ce soit, aucun monument, aucune plaque ou pierre gravée, qui porterait soit le nom de Jésus, soit celui de Christ, soit celui de chrétiens. Ni en latin, ni en hébreu, ni en araméen, ni en arabe, ni en aucune autre langue qui a pu se parler au Moyen-Orient aux premiers siècles de notre ère. Et pourtant depuis des siècles, et particulièrement depuis le XIX° siècle, ce n’est pas faute d’avoir cherché. Tout document qui prétendrait le contraire, à l’instar de l’interprétation du rescrit de Trajan, serait un faux.