« Je n'accepterai pas dans notre pays que ces incivilités deviennent une habitude ».
Voilà ce qu’Emmanuel Macron a dit hier soir lors du journal télévisé pour évoquer les meurtres abjects d’Axelle, Philippe, Mélanie ou Thomas.
Le Président de la République a osé parler d’incivilité, et à deux reprises.
Voilà la définition d’incivilité que j’ai trouvée dans le Larousse : « manque de civilité, de politesse. Attitude, propos qui manque de courtoisie, de politesse ».
S’il avait voulu minimiser la gravité de ces faits, leur violence atroce et la douleur des familles des victimes, il ne s’y serait pas pris autrement.
Comment croire que nos dirigeants comprennent la situation alors qu’ils ne savent même pas la décrire correctement ?
La réalité, c’est Axelle qui l’a subi de plein fouet samedi soir, quand elle a été fauchée par Youcef, 21 ans, dont le permis était probablement annulé et Mohamed, 19 ans, qui, après avoir écrasé son chien, l’ont traînée sur 800 m. Cette aide-soignante de 23 ans est morte démembrée sous les yeux de sa famille et de ses amis. Les deux jeunes hommes, eux, ont pris la fuite avant de se rendre quelques heures plus tard.
Depuis quelques semaines, nous pleurons des gens que nous ne connaissions pas mais qui pourtant nous sont familiers. Nous pleurons des gens qui auraient pu être des membres de notre famille, des amis ou des voisins. Des gens honnêtes. Sans histoires. Qui aspiraient simplement à une vie tranquille auprès des leurs.
Mais des criminels en auront décidé autrement.
Voilà le constat que je dresse : aujourd’hui, en France, nous sommes tous à la merci de délinquants qui connaissent très bien l’invraisemblable clémence de notre justice et la passivité de nos dirigeants. Ils savent qu’ils ne risquent pas grand-chose.
Pire, comme il n’y a pas de garde-fous pour ces racailles, ils s’en donnent à coeur joie dans leurs méfaits. On ne se contente plus de voler ou de frauder, on tabasse aussi. Et on tue pour un « mauvais regard » ou pour un mot de travers.
Pourquoi se gêneraient-ils puisqu’ils auront toujours droit à une deuxième, une dixième ou une vingtième chance !
À bien des égards notre pays abandonne ses citoyens.
Je n’exagère pas et croyez-moi, écrire tout cela m’ulcère profondément.
Le fonctionnement de notre Justice depuis de trop nombreuses années a envoyé un message d’impunité aux délinquants. Et je crains fort que le nouveau ministre de la justice ne mesure pas l’importance de sa mission. Éric Dupond-Moretti a, semble t-il, des chantiers prioritaires et notre sécurité n’en fait pas partie.
Il veut « militer » pour le rapatriement des djihadistes français car, dit-il « c’est l’honneur de notre pays ».
L’honneur de notre pays, aujourd’hui, cela devrait être de protéger ses enfants. C’est en tout cas le devoir de ceux qui nous gouvernent, et ils y échouent totalement.
Pendant ce temps, nous apprenons que la Commission d’indemnisation des victimes d’infractions a reconnu qu’Adama Traoré avait bien violé son co-détenu. Pendant sa détention, Adama Traoré le forçait à se soumettre à des actes sexuels sous la menace d’une fourchette…
Comment s’étonner que, lorsqu’un Adama Traoré est considéré comme une « victime », le meurtre d’un citoyen ordinaire soit considéré comme une « incivilité » ?
Les Français sont de plus en plus en colère et ils ont raison de l’être.