Ardacher
Il n'y a jamais eu "une Gaule", justement.
L'acculturation des peuplades celtiques a participé à une homogénéisation culturelle, les gaulois devenant ainsi "gallo-romains".
Les populations du bassin méditerranéen ont été métisés avec les latins, tandis que celles du nord-est l'ont été avec les germaniques, à des degrés variables, notamment.
Les basques étaient considérés par les romains comme des gaulois. Ta définition de français de souche souffre d'un certain paradoxe. Les "français de souche" n'intègrant ni les basques, ni les bretons, qui sont pourtant eux aussi d'origine celte, y compris, en partie, gauloise(en particulier dans la partie orientale de la Bretagne). Les bretons forment un ensemble culturel plus que génétique(encore que, donc, ils soient celtes).
Par ailleurs, ceux qui ont construit notre France ne seraient pas, selon toi, des français à part entière, ou "de souche". Ça n'a pas grand sens.
Ce sont surtout les élites romaines, puis franques, avec le concours d'une certaine élite d'origine celtique également - mais de fait soumise, acculturée - qui ont mené à une unité politique.
Pour l'homogénéité génétique, c'est somme toute relatif, car si il y a globalement une ascendance commune avec les celtes, y compris chez des populations qu'on peut considérer comme d'origine germanique (mais qui se sont aussi métissées) ou latines, il y a une certaine disparité : dans le sud on aura plus facilement une proximité génétique avec des espagnols ou des italiens qu'avec les flamands ou alsaciens qui eux seront davantage proches des néerlandais et allemands. On ne peut pas sérieusement considérer que seuls les français d'origine purement celte et gauloise sont des "français de souche". Ils sont des gaulois de souche, oui, à la rigueur; l'eau a coulé sous les ponts depuis. La France, et les français, c'est plus large sur un plan génétique.
En revanche, indiscutablement, il n'y a pas d'homogénéité culturelle : que ce soit au sein des populations d'origine purement gauloise, où l'on observera diverses cultures/identités provinciales, et plus encore certainement avec les peuples à leur marge. Il y a une réelle diversité culturelle.
Du reste, c'est une richesse inestimable que d'avoir des provinces aussi diverses que la Bretagne, l'Aquitaine, les Flandres, la Provence, l'Alsace, la Bourgogne, le Dauphiné, la Savoie, la Normandie etc. Aimer la France, c'est aimer cette richesse, aimer ces provinces.
Presenter la France comme résultante d'une homogénéité culturelle, qui serait de fait parisienne, est une insulte à ce pays.
En fait, c'est surtout que ce qui faisait l'unité de la France, c'était son roi. Aussi, sans roi, il fallait pour les partisans de la Gueuse construire et imposer une culture dite française, parisienne en fait, pour justifier une unité.