Pour avoir travaillé en centre pénitentiaire dans différents quartiers joyeux, je crois que vous vous méprenez sur les conditions de détention.
En détention, le corps s'abime à une vitesse infernale, de semaine en semaine. Les horloges ne sont pas tolérées (c'est là que naît la folie), la nourriture infecte est jetée par les fenêtres par protestation (et pour dresser les détenus en rez de jardin dans des conditions insalubres, on n'enlève pas les déchets immédiatement... Une puanteur). Tout s'achète sur catalogue à l'administration carcérale à un prix jamais vu à l'extérieur. Les détenus étrangers n'ont aucun moyen de se défendre et reçoivent des courriers qu'un non initié ne comprend pas plus en langue française. Les gardiens sont sous qualifiés, humainement sous équipés et finissent au bout du rouleau.
Un homme au trou est volontairement brisé. Il se reconstruit dans un univers où n'existe aucune perspective, au sens propre comme au figuré.
Chaque détenu cherche du travail, en prison. Si on ne lui en offre pas, il se trouve une autre "utilité" dans le système carcéral.
J'ai jamais vu un type plus souriant que celui à qui on a dit qu'il serait responsable de la bibliothèque chaque mardi. Une racaille immonde qui s'interrogeait sur ce qu'il allait advenir, un jour, de sa vie, à l'extérieur...
La prison, ça fait réfléchir.