katou
La prison est une peine possible, pas la seule peine, en fonction du crime commis. Je pense que le législateur ne doit s'interdire aucune peine : pas même la bastonnade, encore moins la peine de mort.
Quand il le fait, il détruit l'échelle des peines : si la peine de mort n'est plus peine capitale, la peine en-dessous le devient, à savoir s'il y a un effet domino ? Quand il le fait, il se condamne à remplir toujours plus les prisons, sans que le moyen soit en accord avec cette fin : il y a un certain nombre de places, et un certain nombre de délinquants. De même lorsqu'il ne punit pas de prison, il est question d'amende : peine toujours vicieuse, car elle est toujours vue comme un expédient financier, difficile alors de dissocier la peine de l'intérêt.
Le tueur et violeur détruisent la sécurité, l'ordre public par leur action, et récompensent mal la cité pour tous les services qu'elle leur a rendus : ils empêchent aussi leurs concitoyens de pouvoir vivre sereinement, de jouir des fruits de leur travail en toute quiétude. Pourquoi les conserver ? Leur faute est-elle pardonnable ? La cité a-t-elle intérêt à les sanctionner par la prison ? Les coûts que cela engendre ? Leurs concitoyens sont-ils prêts à oublier en échange d'une peine de prison ? Comment pourraient-ils redevenir "leurs frères", car la cité se fonde sur l'amitié, fraternité si vous préférez ?
Je différencie néanmoins ces cas des séditieux et des terroristes qui déclarent carrément la guerre à leur cité, dès lors qu'ils agissent. Ainsi, un Pétain, sans justice, de la part de la cité des droits de l'homme, parce que par son action, le régime dont il était le chef, il a détruit la patrie politique française : les acquis de la révolution, et abdiqué sa citoyenneté, n'aurait pas du tout été illogique ; ou autre possibilité, passage devant une justice d'exception de type inquisitoriale, une fois la cité rétablie. Je l'admets, sachant que vous savez l'estime que je porte aux principes qui fondent notre cité.
Pour un Maurras non plus, ce n'est pas illogique si l'on considère que le bien commun de la cité est : la France comme patrie des droits de l'homme, et République des Lumières. Mais il y a équivoque, car cette cité admet des principes contraires à ce moyen, même pour la défense du bien commun : liberté d'expression en premier lieu, le bien de l'individu qui s'écarte de la cité plutôt que celui de la cité.
Il en va de même, si vraiment Dupond - Moretti a réfléchi, un jour, à la possibilité d'interdire le FN pour le bien de la cité, car même en admettant que ce soit effectivement un bien, ce bien n'est pas conforme aux principes de sa société : la société ne peut reconnaître ce moyen comme un bien. Ne s'agit-il pas alors de mauvais principes, s'ils ne permettent pas la conservation de la société / cité, à cause de certains droits accordés aux individus ? Ces droits ne se retournent-ils pas contre la cité ?
Il est aussi possible qu'il existe d'autres possibilités, meilleures même que celles proposées.