Dès lors que vous acceptez que la vie d'un policier vaut plus que celle d'un délinquant, ou plus exactement, d'un présumé délinquant, il suffit qu'un policier évalue mal une situation pour que la possibilité d'une bavure existe. Il faut alors intégrer les bavures en question comme un dommage collatéral, un coût. La question subséquente : quel coût la police, ou l'administration dont elle dépend, selon la société concernée, est-elle prêt à accepter, sachant que leur multiplication est susceptible de discréditer la police, de menacer l'Etat de droit ?
Si j'y réfléchis un peu plus, la première affirmation ne s'oppose-t-elle pas à la présomption d'innocence ? Citons l'article 9 de la DDHC : "Tout homme étant présumé innocent jusqu'à ce qu'il ait été déclaré coupable, s'il est jugé indispensable de l'arrêter, toute rigueur qui ne serait pas nécessaire pour s'assurer de sa personne doit être sévèrement réprimée par la loi". Si la présomption d'innocence est un droit fondamental que le souverain, ou son agent, l'Etat, doit garantir, afin d'être une constitution droite, une res publica, que peuvent faire les policiers, ou que peuvent-ils ne pas faire, même pour se protéger ? Reste-t-il possible tout en étant état de droit, d'admettre ma première affirmation ? Je pourrais poser les mêmes questions à partir des article 9, 11, et 12 de la DUDH.
https://www.un.org/fr/universal-declaration-human-rights/
https://www.legifrance.gouv.fr/contenu/menu/droit-national-en-vigueur/constitution/declaration-des-droits-de-l-homme-et-du-citoyen-de-1789