La musique a eu Mozart, la tauromachie et les toros ont eu José Tomas.
Impavide, impénétrable, son toreo d'immobilité, de suavité, de vérité est unique, jamais égalé, même pas imité. Tomas c'est l'aguante, qui ne se traduit pas.
Un garçon étrange, mystique, profond, timide.
Jamais un torero n'aura à ce point combattu le toro sur son terrain, jamais un humain n'aura connu telle symbiose avec l'animal. Une lidia de Tomas n'est plus un combat contre un fauve, c'est un pas de deux, une rencontre de deux forces.
J'ai vu Jose Tomas dans des dizaines de faena. A Barcelone à Madrid , à Sévilla, à Nîmes...Jamais je ne l'ai vu passer à côté d'un toro. D'un manso il tire quinze passes, d'un sobrero entré en soquettes il invente un embastideur, aux charges infinies.
En tauromachie, on reconnaît le maestro au pouvoir qu'il a sur la bête. Avec Tomas, il s'agit davantage de fascination.
A 9'00 (notamment) des manoletinas inouies, réinventées. Tout Jose Tomas dans cette série de passes. Mozart.
A 15', l'immobilité de Jose Tomas, le "statuaire", et la parfaite évocation du personnage et de l'évolution de son toreo.
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