L'humoriste de gauche, c'est le gus qui peut prétendre à 50% en avance sur recettes. Inéluctablement la moitié des fauteuils est réservée d'office par des gus qui payent pour entendre à quel point ils sont plus intelligents que les autres, ceux qui resteront dehors. Pour bien mesurer l'inédit et le renversant des saynètes réservées à l'élite intellectuelle et morale, suffit de s'infuser trente lignes de courtial, qui depuis 5000 posts décline le couplet du révolutionnaire rouge aux convictions pluriséculaires se retrouvant égaré dans un forum de pétainistes corrompus par l'argent et abrutis par le football. Sur ce mode hilarant, la suite relatera avec le même bonheur la gouine qui s'est aventurée dans un bataillon de légionnaires, le phoque qui s'est pris dans le même piège que le gorille en rut, le migrant qui se fait braquer son parka quechua par un propriétaire de boutique sur l'avenue Montaigne, le flic moustachu qui tombe amoureux d'une colombe qui nichait sur la colonne de la République, (qui le baptise illico mon colombin ha ha ha ....et ce con qui capte pas ha ha ha), bref du décalé on vous dit. Moaaaaa si bon dans ce monde si mauvais à 110% (à l'exclusion toutefois de celui qui paie sa place, chez qui on valide donc la propension à l'amélioration)
Moi ce qui m'amuse dans le registre, c'est plutôt le non-conformisme, c'est le talent de l'instantané, la faculté d'un artiste à varier sa gamme, et surtout son aptitude à ressurgir à l'opposé quand la salle le guette à un endroit.
Pour toutes ces raisons, Bedos me faisait à peine sourire. Mais je reconnais être un public pas facile.