[supprimé] Le commentaire de ce journaliste apporte un éclairage sur les raisons de l'hystérie provoquée par la diffusion du documentaire "Algérie, mon amour".
Grosso modo, l'on y apprend que les Algériens, quasi 60 ans après la déclaration de leur indépendance, sont incapables de tourner la page du colonialisme, tant cette époque, pourtant révolue, occupe leurs pensées jusqu'à la névrose obsessionnelle, l'on y apprend également que, ne doutant de rien, ces hypertrophiés de l'ego s'imaginent être le nombril du monde; qu'ils souffrent de plus de complotisme aigü, avec en ligne de mire, la France, à leurs yeux atteinte d'une incurable volonté colonialiste, laquelle tramerait une ignoble conspiration en vue de déstabiliser leur pays; et qu'ils ont l'orgueil chatouilleux à l'évocation de la misère sexuelle du monde musulman.
Au constat de leurs traits caractériels, m'est avis qu'il serait fort improbable que nos ressortissant Algériens et nos binationaux se muent un jour en sincères Gaulois réfractaires.
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Exhaustivité, narcissisme et complotisme.
Combien de fois ai-je entendu tel ou tel orateur commencer son intervention par un état des lieux de la situation coloniale avant d'entrer (parfois très tardivement) dans le vif d'un sujet bien plus contemporain. Et si, d'aventure, quelque chose manque dans l'exposé (événement, repère chronologique), la salle saura le rappeler.
Ensuite, vient le rapport narcissique à la France. Que disent-ils de "nous" ? est la question-clé.
[…]
Dans le documentaire de Kessous, plusieurs personnes abordent la question de la frustration sexuelle et de ses conséquences. Cela a indisposé nombre de spectateurs.
Maintenant, il convient de poser la question essentielle : pourquoi un documentaire diffusé par une télévision française pour un public français (même si chacun sait que cela sera regardé au pays) provoque-t-il autant de passions en Algérie ? [...] Premièrement, le narcissisme national pousse à penser que le documentaire est d'abord (et uniquement ?) destiné aux Algériens.
Que c'est un message transmis par l'ancienne puissance coloniale et que cela entre certainement dans un schéma stratégique qui n'a rien à voir la programmation ordinaire d'une chaîne de télévision.
Deuxièmement, comme cela vient de France, cela provoque nécessairement des réactions épidermiques. Lesquelles, hélas, mille fois hélas, sont bien moins importantes quand une télévision algérienne diffuse un "débat" où le Hirak est qualifié de complot ourdi en France (encore elle ...)
Le plus fatiguant dans tout cela est cette obsession permanente du complot. Pour le régime, le Hirak est une machination de la main de l'étranger. Pour certains de ceux qui n'ont pas apprécié le documentaire de Kessous, ce film est un complot destiné à discréditer et à abattre (excusez du peu) le Hirak.
Comment expliquer à ces gens que, non, l'Algérie n'est pas au centre du monde.
http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5290169