Ou part le pognon ?
Ainsi, les systèmes de santé d’un côté et de l’autre du Rhin donnent un bon aperçu des stratégies choisies par les deux États européens. L’un comme l’autre y consacrent à peu près la même proportion de leurs revenus (autour de 11,5 % du PIB) mais les résultats sont quelque peu différents : du côté germanique, l’organisation fait la part belle à la subsidiarité et au secteur privé (plus de 90 % des chefs d’établissements hospitaliers sont des entrepreneurs), pendant que le côté français a choisi l’organisation centralisée, jacobinisme oblige, dans lequel l’hôpital est dirigé par un fonctionnaire. Le personnel administratif représente moins d’un quart (24 %) des effectifs en Allemagne, là où plus d’un tiers (35 %) se bouscule en France pour tamponner des petits papiers indispensables à la survie des malades.
La faute à l'euro certainement.
40 ans de choix pourris
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Il est assez manifeste que les indéboulonnables pleurnicheuses syndicalisées et politisées qui nous entretiennent partout des abominables coupes budgétaires dans la santé publique nous enfument très largement, probablement pour cacher l’évidente gabegie de la bureaucratisation galopante de tout le système.
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Une seconde question vient alors bousculer immédiatement la première. Malgré l’évidence de ces dépenses somptuaires qui n’aboutissent absolument pas à un service de qualité en face, le système en place n’en vaut-il pas la peine ? Est-ce qu’en réformant par-ci, par-là, en nettoyant un peu les tubulures chromées qui vont de tous ces petits portefeuilles de contribuables à toutes ces strates administratives aux odeurs naphtalinées, ne pourrait-on pas améliorer la situation et sauver tout ce qui peut l’être d’un système qui, on nous le répète encore maintenant, fait des envieux partout dans le monde, si, si ?
Là encore, l’examen des chiffres bruts ramène à la réalité comme un coup de pelle derrière la nuque ramène à plus de pragmatisme.
En effet, comme l’a fait ce fort intéressant article si l’on examine par exemple le pouvoir d’achat du Français moyen depuis les années 1960, on observe un phénomène troublant : les Trente glorieuses faisaient la part belle à l’initiative personnelle dans un environnement légal relativement simple, une administration frugale et un système social léger. Il s’en est suivi que le revenu moyen annuel d’un Français est passé de 9900 euros en 1960 à 19 300 euros en 1980, et ce malgré la crise de 1973, ce qui revient quasiment à un doublement.
De 1980 à 1990, période bénie des socialistes où les codes de lois se dilateront, les interventions de l’État furent épiques, et le système social enflera en importance et en ponctions de tous les côtés, ce même revenu n’a progressé que de 8 % (pour passer à 20 900 euros) ce qui est tout sauf phénoménal. Les 14 années suivantes, qui virent notamment l’introduction des 35 heures et d’un monceau d’autres âneries du même acabit, permirent d’atteindre 22 900 euros ; la progression est tout sauf fulgurante.
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Soyons clairs : non, personne n’envie vraiment le système social français qui a tout d’un village Potemkine. Il fait rêver ceux qui ne le connaissent pas, ceux qui ne le financent pas, ceux qui en profitent, mais fait cauchemarder ceux qui le payent, ceux qui le subissent et ceux qui en sont victimes.
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https://www.contrepoints.org/2020/05/29/372410-40-ans-de-choix-pourris