Deux salariés de l'hôpital privé Paul d'Egine de Champigny-sur-Marne, dans le Val-de-Marne, ont été interpellés jeudi 27 mars, dans la soirée, et placés en garde à vue pour recel de vol en réunion, a appris franceinfo de sources proches de l'enquête. Les deux hommes sont soupçonnés d’avoir voulu revendre des respirateurs sur Internet, un matériel précieux pour les soignants en cette période d’épidémie de coronavirus. L’un des deux a reconnu les faits.
Dans un communiqué transmis à franceinfo, la direction de l'hôpital se dit scandalisée, "surtout au regard de l’incroyable mobilisation de nos personnels". L'établissement précise également qu'il va porter plainte.
Une annonce sur Le Bon Coin
Un internaute qui surfait sur Le Bon Coin a donné l'alerte en voyant l'annonce. Un respirateur était mis en vente par un particulier au prix de 450 euros. Dans l’annonce, le vendeur n'hésitait pas à vanter les mérites du respirateur, en s'inspirant de la notice de présentation du site du fabricant.
"L'Elisée 250 est un ventilateur à turbine dédié aux services d'urgence et soins intensifs, et parfaitement adapté aux déplacements intra et extra-hospitaliers des patients. Léger, compact, fiable et convivial, il offre le même niveau de performance qu'un appareil de réanimation", pouvait-on lire sur l'annonce. Il était également précisé que le respirateur convenait "à une multitude d'applications cliniques (adultes et pédiatriques), y compris le traitement des patients souffrant des plus graves insuffisances respiratoires".
Les suspects interpellés avant une transaction
La brigade anti-criminalité de Champigny-sur-Marne, en charge de l'enquête, apprend alors qu’une transaction doit avoir lieu. L’auteur de l’annonce est un ingénieur bio-médical âgé de 29 ans. Il est interpellé jeudi 27 mars en fin de journée devant l’hôpital privé Paul d’Egine. Il s’apprêtait à vendre le respirateur pourtant si utile au personnel hospitalier. Un second employé, responsable technique de l’établissement, sera arrêté plus tard dans la soirée, soupçonné d’avoir joué le rôle de guetteur.
D’après nos informations, ce n’est pas la première fois que cet ingénieur vend ce type de matériel. Un autre respirateur se trouvait d'ailleurs dans son casier. Face aux enquêteurs il a reconnu les faits et a expliqué qu’il réparait ces respirateurs dans le cadre de son travail et que l’hôpital ne les utilisait plus.
Des criminels à pendre