Jugez plutôt. À partir de 190 après J.-C., la peste dite antonine frappe l’Empire et tue près d’un tiers de la population. L’Empire est durablement affaibli démographiquement face aux barbares.
Avec l’Empire, Rome préfère importer du blé d’autres provinces (Gaule, Afrique du Nord) plutôt que de le cultiver en Italie. On préfère aussi le recours à l’esclavage. S’ensuit le chômage massif de la plèbe romaine et italienne. Phénomène que l’on pallie avec des distributions gratuites de pain, de blé et la multiplication des jeux et spectacles qui détournent le peuple des révoltes.
Les invasions barbares ne sont pas une arrivée militaire, belliqueuse et massive qui a détruit l’Empire d’un coup. Ce sont les barbares les plus pauvres, qui entraient dans l’Empire pour s’établir sur des terres… Face au problème, les empereurs les utilisaient comme soldats pour défendre les frontières de l’Empire, compte tenu de la désaffection des fonctions guerrières parmi les Romains. Peu à peu, les barbares s’imposent au sein de l’Empire, réclament terres et tributs de plus en plus lourds.
L’attitude des barbares face à l’Empire est ambiguë : d’un coté, ils rêvent du confort, de la richesse qu’il procure, de l’autre ils veulent conserver une part de leur identité, leur religion ou coutume. L’assimilation se fait difficilement et certains trahissent, comme Arminius, officier romain d’origine germaine et adopté dans son enfance, qui se retourne contre Rome, rejoint les tribus germaines et inflige aux légions une terrible défaite à Teutobourg. Les dirigeants romains pensaient que, vu l’attrait de leur civilisation, les barbares finiraient par s’embourgeoiser et s’assimiler totalement : erreur fatale…
Face à ces exigences, l’État romain s’endette, émet de la monnaie en abondance : de crise en crise, l’économie romaine s’effondre par paliers, bientôt les empereurs ne pourront plus payer le tribut exigé par les barbares pour assurer la sécurité de l’Empire.