katou
Le mal comme "'absence", attention.
Expliquons d'abord d'où vient cette affaire : si je pose qu'il y a un Dieu, Créateur de toutes choses, qui ne veut que le bien, d'où vient le mal ? C'est une force et un principe étranger à Dieu et qui s'oppose à lui du dehors ? Ou un clivage interner à Sa Nature (ce qui ruine Son Unité) ? Tentation du manichéisme, créer une puissance inverse de celle de Dieu, en lui donnant une réalité véritable, une sorte de concurrent inversé (le Diable,disons), mais cela revient à dire qu'il y a deux Dieux, et naturellement Augustin n'en veut pas. (NB : ce que dit "Katou", vous pouvez mettre "Augustin" à la place, c'est pareil et c'est normal).
Si on veut éviter cela, on a la solution de dire que le mal n'est rien en lui-même, il n'est qu'une absence de bien, une privatio boni, si vous voulez faire cuistre. Ainsi, celui qui fait le mal le fait comme par erreur, par une absence de vue du bien. Socrate disait que nul n'est méchant volontairement : personne ne veut le mal en le sachant un mal, on le veut en le prenant par erreur pour le bien.
Mais Augustin ne veut pas de cela non plus car il y a des méchants qui font le mal en sachant pertinemment qu'il est mal, ce n'est pas que de la privatio boni c'est-à-dire un manque de vue du bien. Il y a un principe positif, et c'est là qu'il invente cette notion géniale, bien que folle, d'un libre arbitre.