christianne
Tu ne peux pas comprendre, tu es dépourvue de tout romantisme, ma pauvre fille. Tu ne peux pas saisir ma sensibilité, ma fragilité.
Mais sérieux, c'était surtout ne pas plomber l'ambiance.
Et en plus, c'étaient pas des bons coups.
Mais ce qui m'intéressait, c'était pas de pécho (comme tu as compris, la difficulté était de résister aux agressions sexuelles, pas de savoir comment pécho), c'était le communisme. Qui comprend aussi le droit de baiser toutes les filles (je n'invente aucune opposition là), on n'est bien d'accord, mais c'était le mode d'existence communiste qui m'intéressait.
Mais je ne m'étais pas dépris et je n'ai jamais réussi à me déprendre de mes manières bourgeoises, qui me portent à ne baiser qu'avec les filles que j'aime.
Mais expliquons davantage : baiser toutes les filles, OK., c'est bonnard. Mais elles n'avaient pas été tirées du néant juste pour se faire baiser. Elles avaient une vie, parfois avec des maris, qui étaient là ou pas, etc. Et il y avait des mecs qui étaient chauffeurs de taxi, d'autres des artistes, d'autres des cadres friqués, y avait de tout (sauf des ouvriers), principalement des branleurs.
Mais quand il était question d'aller chercher de l'eau (du pinard, pas de problème, on y avait veillé en priorité) et qu'il fallait se taper 30 minutes dans un terrain assez malaisé, il fallait bien que tout le monde s'en occupe, parce qu'on ne vit pas sans flotte. La lumière, l'élec, le gaz,les ordis, les portables, on peut s'en passer, mais pas de la flotte. Pas tellement pour boire (en l'espèce, on n'envisageait jamais l'eau sous cet angle), mais pour se laver, parce qu'un homme/une femme qui ne se lave pas, c'est dégueulasse, ce n'est plus un homme ou une femme. L'humanité, ce n'est pas de boire, c'est d'être en soin de sa personne, sinon ça ne veut rien dire.
J'ai compris dans ce moment-là le caractère instantané du communisme, ceci veut dire que le communisme existe, complètement et intégralement, mais un moment seulement. Posé comme un Reich de 1000 ans, comme un "système", comme une "idéologie", comme une forme de pouvoir ou de constitution, c'est que dalle quand ce n'est pas carrément criminel et concentrationnaire, mais sur un moment, ça existe.
Il y avait sur youtube quelques secondes d'Althusser (ça a disparu maintenant, vous pouvez trouver 45 millions d'heures d'Onfray, en échange, avec dedans 15 millions d'heures où il se plaint d'être ostracisé, qu'on ne l'écoute pas, etc. ) où on lui demandait la différence entre le socialisme et le communisme. Il répondait qu'il ne savait pas trop, pour le socialisme, mais que pour le communisme, c'était très clair ; ça existe, alors que le socialisme, on ne sait pas trop. Mais que le communisme est juste une chose qui existe.
Dans l'exemple, j'ai vu des Marie-Jeanne, filles ou femmes de chef d'entreprise venir me toucher le chboub avec des propositions salaces et qui, quel que soit le résultat, s'en sont retournées chez elles pour redevenir des prolos ou des bourgeoises, qui ont fait une minute de communisme peut-être, mais ça existe. Ca n'a pas besoin d'exister pendant 1000 ans, s'il y a une minute de communisme, c'est du communisme.
Pour les intellos : je trouve cela dans Marx aussi. C'est pas que Althusser, moi zaussi.