La loi Avia c'est, entre autres choses, la poursuite d'un mouvement général consistant à déposséder le pouvoir judiciaire de son rôle d'appréciation sur les limites du droit d'expression.
Ce n'est pas étonnant car l'intervention de celui-ci est beaucoup trop lente, beaucoup trop lourde.
Parallèlement le besoin d'agir sur les supports de communication (réseaux sociaux etc...) est immédiat.
Cette évolution aurait pu se faire autrement : enrichir le pouvoir judiciaire de moyens et de modernité, lui permettre de s'inscrire pleinement dans l'évolution des nouveaux moyens d'expression, mais ce choix n'a pas été fait. Au contraire le pouvoir exécutif poursuit la dévitalisation du pouvoir judiciaire qui, bien entendu, n'a aucune autonomie financière.
A chacun d'apprécier le sens des choses. De plus en plus de pouvoir pour l'exécutif c'est à dire en pratique l'administration, les services ou ce qu'on appelle pudiquement "les hautes autorités" chargées de dire ce qui est bien et ce qui est mal.
C'est donc un règne du politiquement correct qui se dessine, avec une critique du pouvoir de plus en plus diffcile et même risquée sur les sujets fondamentaux. C'est un moyen pour celui-ci de se défendre d'une mise en lumière de son incapacité à prendre en main, par exemple, les questions d'immigration et de sécurité intérieure.