Salut à tous.
Je suis tombé sur un truc super intéressant l'autre jour. Une expérience farfelue menée par un Monsieur John B Calhoun, dont je vais vous résumer les principes généraux. On prend des souris, ou des rats, et on les met dans un environnement qui réunit les paramètres suivants :
-Nourriture et eau abondantes
-Pas de prédateurs
-température super confort
Seule contrainte, la place disponible est contrainte et n'évolue pas. C'est une pièce fermée dont les animaux ne sortent pas. Tout le reste est conforme à l'idée qu'on peut se faire d'un séjour all-inclusive dans les caraïbes. Version rongeur, quoi.
Le premier développement est peu surprenant. Les petites bêtes s'activent avec zèle et la population croît très rapidement. Nourriture et eau restent abondants et ne sont une contrainte à aucun stade de l'expérience.
Cependant, ça part en couilles grave. A partir d'un certain niveau de population, les bestioles se mettent à développer tout une batterie de comportements anormaux et asociaux :
-comportements homosexuels (je vous avoue que je sais pas si ce type de comportement est spontané chez les rongeurs)
-accès de violence soudains
-cannibalisme
-infantisouricide
-perte des souriceaux pendant la gestation
-abandon des petits
-toilettages compulsifs et perte d'intérêt sexuel, isolement du reste des rongeurs
-concentration autour des points de nourriture pendant que le reste de l'espace est quasi vide...
J'en passe et des meilleurs.
Bref, un putain de bordel sans nom qui peut aboutir à la destruction complète de la petite communauté.
Ce qui semble ressortir de l'expérimentation, c'est que l'espace, indépendamment de toute autre condition objective de confort et de survie, est un facteur déterminant de la bonne santé physique et mentale de la petite troupe. La cohabitation forcée dans un espace contraint rend les animaux complètement abrutis. Pis encore, si une portion de la population tarée est réintroduite dans un environnement où plus de place est disponible, ils restent tarés. Le changement est permanent.
Vous devinerez où je veux en venir, la transposition à l'espèce humaine est-elle pertinente ?
Si vous êtes déjà allés à Paris, vous avez un putain de gros indice.
Si vous avez des informations sur cette expérience, de la littérature supplémentaire ou quelque réflexion personnelle à partager, je pense qu'il y a matière à échanger.