Confronté à une série noire depuis les crashs meurtriers du 737 Max, Boeing s'est choisi un nouveau dirigeant. Le financier David Calhoun devra redresser les comptes de l'avionneur américain.
Boeing choisit un financier pour sortir de la crise
Mettre fin à la série noire, telle est la mission du nouveau patron de Boeing, David Calhoun, 62 ans. La crise qui frappe le géant américain de l'aéronautique depuis les deux crashs meurtriers du 737 Max nécessitait un changement de capitaine. Contrairement à son prédécesseur Dennis Muilenburg, un pur ingénieur qui vient de démissionner, Calhoun est un financier passé par le conglomérat industriel General Electric, le groupe de mesure d'audience et d'études Nielsen et le fonds d’investissement Blackstone.
Surtout, ce natif de Philadelphie (Pennsylvanie) est l'auteur d’un livre de management intitulé Comment les entreprises gagnent. Cela tombe bien. Car en 14 mois, la firme de Seattle a presque tout perdu. Quelque 10 milliards d’euros de trésorerie et surtout la confiance de toutes les parties prenantes : compagnies aériennes, régulateurs, actionnaires et passagers.
Les défis pour juguler la pire crise de l'histoire de ce groupe fondé en 1916 sont de taille : négocier le retour en vol de quelque 800 appareils 737 Max, relancer leur production, mettre en service le 777X et redresser les comptes du groupe dont la dette s'élèvera à 24 milliards de dollars en fin d'année.
A plus long terme, il devra aussi se prononcer sur le lancement d'un nouveau modèle, de préférence bas carbone. En attendant, le futur dirigeant du constructeur qui en avait déjà pris la présidence non exécutive en octobre dernier a joué les super directeurs de ressources humaines, en limogeant le patron de la branche commerciale Kevin McAllister dès son arrivée. Début novembre, il annonçait que Dennis Muilenberg, rémunéré 30 millions de dollars par an, allait être privé de son bonus 2019, dans la foulée de ses auditions calamiteuses devant le Congrès. A l'avenir, les fonctions de direction à la tête de Boeing vont rester dissociées. Lawrence Kellner, 60 ans, un autre financier, prendra la présidence du groupe.