La décroissance et les économies sont une impasse : nous n'avons pas droit à moins mais à zéro. Il ne s'agit pas de consommer moins mais de produire sans carbone.
Donc oubliez ces graphiques qui imputent tant au résidentiel, tant à l'industrie, tant au transport, etc. C'est une impasse : il ne s'agit pas de transformer chaque actvité humaine ni de refaire le monde.
Revenons au problème : pour simplifier nous extrayons du carbone du sol et le plaçons dans l'atmosphère. 85% vient des combustibles fossiles utilisés pour l'énergie, 5% à 10% de ressources fossiles utilisées pour produire du plastique, le reste était contenu dans les minerais et dans le calcaire (pour le béton).
Une fois dit ceci, la solution vient alors naturellement : interdire ou dissuader ce qui peut l'être (90%) et compenser le reste en ré-enfouissant du carbone (indispensable puisqu'on ne peut pas supprimer toute émission).
Non pas via une taxe carbone sur chaque produit, ce qui imposerait une tonne de bureaucratie et d'effets pervers, mais plutôt en ciblant directement la racine du problème.
Interdire les engins fossiles (sauf quand pas d'alternatives), taxer le plastique, taxer les émissions à la sortie des usines de traitement des minerais et du calcaire. Les taxes devront être à la hauteur des frais d'enfouissement du carbone.
La décroissance serait une nuisance. En effet l'adaptation va déjà demander des sacrifices à la population. Si en plus vous ajoutez le fardeau de la décroissance et le chômage, vous allez envoyer l'économie dans le mur et monter les gens contre l'écologie.
D'autant que 5% de consommation en moins c'est peu, mais 5% de chômage en plus c'est beaucoup.
Il faut planifier. Si l'on se fixe une décarbonisation en 2050 alors il faut dire aujourd'hui comment on se chauffera, comment on s'éclairera, comment on se déplacera à ce moment. Créer des plans ajustables au fil du temps pour pallier aux incertitudes que nous rencontrerons.
Puis dresser la liste de tout ce qu'il va falloir changer pour ça. Veut-on des voitures électriques ? Très bien mais où sont les bornes ? Comment produira t-on l'électricité ?
On ne peut pas se contenter de chiffres qui sonnent bien sur des sujets à la mode (X% de renouvelables, Y milliers de voitures électriques). Il faut un plan à trente ans avec objectifs par étapes.
Le noeud gordien à trancher est la mondialisation. Non pas à cause des faibles émissions du transport, mais parce qu'elle interdit toute action politique. C'est le plus compliqué de tous les problèmes, celui qui nous paralyse.
Car sous la mondialisation toute tentative de réguler une activité se heurte à sa substitution par des industries étrangères qui ne seront pas soumises à ces contraintes. Bien-être animal, compensation des émissions carbone par l'enfouissement, etc. La vertu détruit votre économie.
Aujourd'hui les pistes retenues visent à préserver le libre-marché mais à créer une volonté collective internationale. Or toute tentative d'amener les pays récalcitrants dont les discours publics sont anti-climats à changer spontanément est vouée à l'échec. De même que nous n'aurons jamais une taxe carbone fondée sur la transparence de chaque produit fabriqué en Chine ou en Zambie.
Il va falloir démondialiser. C'est très compliqué, seulement partiellement possible, mais indispensable, et il faut pour cela restaurer la souveraineté des nations via une alliance de pays s'entendant pour respecter le droit de chacun à fermer ses frontières à tout ce qu'il veut tant qu'il ne discrimine pas un partenaire particulier. Des gens comme Trump ou Xi Jinping ne seraient pas forcément hostiles à un tel principe.
Une fois celui-ci acquis, les nations seront alors libres de taxer leurs importations selon le niveau d'émissions du pays source.
On ne peut pas sérieusement parler de l'avenir du réchauffement sans parler de la démographie africaine. C'est l'éléphant dans le placard : d'ici quelques décennies ils émettront tous les dix ans autant que l'Europe durant tout le XXè.
L'aide occidentale et les subventions climatiques doivent être conditionnées à des actions sur cette question (éducation des jeunes filles, campagnes d'information, caisses de retraite agricole, ...)
Il faut cesser d'être apocalyptique et se montrer réalistes : nous n'empêcherons pas les Indiens ou les Sénégalais de se développer, et cela passera par des centrales au charbon.
Il faut préparer l'adaptation. Demain le Moyen-Orient, zone la plus vulnéable au réchauffement (+8°C minimum), sera invivable et des centaines de millions de personnes à la cuture belliqueuse, islamiste, et prompte à la corruption, à la guerre civile et à l'instabilité, vont vouloir trouver refuge chez nous.
Si nous les laissons faire nous sommes mort, et notre environnement avec lui. La France doit préserver son peuple et son écosystème.