De nos jours on ne retrouve plus le sérieux et le dévouement des instituteurs de cette époque. Dans les années cinquante, les enseignants étaient appréciés et respectés, et la discipline comprise et librement consentie par tous les élèves. De plus, nos enseignants possédaient un statut unique dans notre société, avec un haut rang dans la hiérarchie sociale. Jamais un élève n'aurait osé lever la main sur un maître. L'instituteur faisait non seulement un travail d'éducation des jeunes, il était aussi un guide de la nation. Certes, les punitions étaient sévères mais les récompenses étaient grandes. Lors des examens mensuels, quand plus de la moitié de la classe passait avec mention bien ou très bien, le maitre emmenait ses élèves une après-midi au stade, pour jouer au foot avec nous. Il y avait dans la classe des élèves de travailleurs étrangers, blancs, noirs, musulmans, beaucoup d'espagnols de portugais et d'italiens et quelques-uns venant des pays de l'est. Il n'y avait pas de racisme, tous étaient copains. Grâce au sport, il y avait un tel esprit d'équipe, une attitude de solidarité et de tenacité. Quand je vois ce qui se passe dans les écoles publiques aujourd'hui, c'est à vomir de honte. L'exercice physique faisait partie des remèdes contre la délinquance et le dévouement de nos enseignants avait pour résultat de bien armer tous ces gamins contre les épreuves de la vie. C'était aussi le temps des classes de neige, qui étaient des classes de découverte. Quel esprit de camaraderie !