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Des solutions macroniennes ? Quelle mauvaise foi !
J'ai bien compris que pour vous l'accroissement de la redistribution était l'alpha et l'oméga. Je ne suis même pas opposé au principe mais ça ne fonctionnera pas : peut-être ramènerez-vous un peu d'argent dans les caisses ou peut-être en perdrez-vous un peu, mais ça ne changera pas grand chose pour les couches populaires.
La moitié des patrons français vivent désormais à l'étranger. Nos entreprises françaises sont réduites à des sièges contrôlés en majorité par des actionnaires étrangers. Un tiers de notre consommation est fournie par des entreprises étrangères dont la plupart n'ont aucune base en France. Pourtant vous raisonniez comme si vous aviez du pouvoir sur eux.
Même les très riches qui restent en France ne sont touchés ni par l'IR ni par l'ISF, et pour cause : comment rédiger une loi pour ne taxer que les holdings et pas les entreprises ? Soit vous taxez trop peu, soit vous refaîtes l'erreur de 81 qui a forcé des industriels français à vendre leurs entreprises à des étrangers pour payer leur ISF première mouture.
Cela dit admettons que vous doubliez tous les taux de l'IR, plaçant le dernier à 90%. Aujourd'hui cet impôt ne représente que 10% des recettes publiques, au mieux il ne vous rapporterait donc que 10% (5% du PIB) !
En réalité beaucoup moins puisque vous ne cibleriez que les plus riches, que beaucoup s'en iraient et que leur consommation baisserait en même quantité (perte d'activité économique et donc de taxes du même ordre que ce que vous aurez taxé).
Admettons toutefois qu'il y ait une réserve magique dans les enrtreprises, dans lesquelles ils pourraient taper pour se verser plus de dividendes afin de maintenir leur consommation tout en payant plus d'impôts. Devinez alors de quelles poches cet argent viendrait ?
Dans la réalité bien sûr, un impôt aussi écrasant ferait partir beaucoup de monde. Vous allez me dire que vous aurez des lois anti-délocalisations. Et elles seront tout aussi inefficaces qu'aujourd'hui car l'essentiel de la valeur d'une entreprise est généralement immatériel, donc transférable en un clic de souris. Reconstruire une usine ne coûte rien, le tout est de contrôler la marque déposée et le fichier clients.
Et de totue façon le plus gros dommage ne sera pas causé par le départ des très riches, mais par celui des hauts cadres très convoités, déjà tentés par ces salaires annuels à six chiffres qu'on leur offre aux USA.
Quand vous aurez compris tout ça, vous pourrez enfin comprendre deux leçons très importantes pour la gauche contemporaine :
- Vous ne pouvez plus taxer à cause de la mondialisation, il faut une alternative : une monnaie fondante.
- Arrêtez de cibler les symptômes, attaquez les causes.
