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On sent bien là toute l'authenticité et la prégnance du vécu.
Sur le débat, je ne saisis pas le rapport avec le féminisme. Qui est je crois un mouvement de défense des femmes et de leur libération. Et non de défense des hommes battus.
Est-ce qu'on n'américanise pas le débat ? Les féministes américaines sont d'abord des américaines, donc des reines de l'essentialisme et du naturalisme : elles pensent que l'homme est un être naturellement mauvais et les femmes de douces colombes. Qu'on leur oppose qu'il y a aussi des femmes qui sont de vraies brutes, ça pourrait s'entendre.
Mais restons français : on ne naît pas femme, on le devient, a dit Momone. Le type qui tabasse la femme est une situation beaucoup plus fréquente que l'inverse parce qu'il le fait non par une tendance naturelle foncièrement vicieuse, mais de par sa position sociale dominante, qui est un fait général. Ce n'est pas de nature à être modifié par le cas particulier du type qui se fait frapper (ou insulter). Et cela n'oblige pas les femmes en tant que groupe à s'excuser de quoi que ce soit.