180 km de flan au plâtre pour 1 km de sorbet au miel. 300 minutes de purge pour 3 minutes de course. Tel est le ratio plaisir/ennui de ce Tour de France. Alors après on peut toujours considérer les commentateurs qui dégueulent leurs superlatifs entre deux séquences de pub, il n'en reste pas moins vrai que ce Tour est une daube de vache de réforme mitonnée au pinard sans alcool. Et encore il y a Alaphilippe. Prions tous les dieux du dérailleur qu'il reste sur le vélo encore deux semaines, parce que sinon c'est juillet sous neuroleptiques.
Pour le reste il n'y a rien à dire, rien à aimer, ni même rien à relever, ou presque.
Un team Quick Step qui défend son maillot du bout des pédales en laissant quelques troisièmes couteaux prendre 8 minutes d'avance dans une étape qu'il avait annoncé comme majeure pour lui.
Une Movistar qui roule à contretemps, à son habitude, puis ne roule plus, puis roule un peu encore. Valverde, il a l'araignée de Villani au plafond ou quoi ? On ne devrait pas vieillir.
Et Pinot qui rêve de la Planche mais n'envoie même pas un homme rouler pour boucher un trou qui ne cesse de se creuser. Puis fait rouler Gaudu à bloc pour emmener les Ineos le sauter sur la ligne.
Et Astana dans la pampa avec le pauvre Fuglsang abandonné à son sort avec le seul Lutsenko qui navigue deux minutes derrière. 1/4 d'heure dans la vue au classement des équipes pour le team Vinokourov dans de la moyenne montagne, le repas du soir va valoir le coup chez les Kazakhes. Soupe à la grimace à volonté servie par le patron.
Il reste Alaphilippe oui, qui mériterait un Tour davantage à la hauteur de son panache. C'est le gagnant/perdant du jour, il perd son maillot mais gagne encore en estime. L'autre winner c'est Thomas, qui sur trois cents mètres a pulvérisé une mâchoire colombienne.
Les perdants, c'est nous. Et j'ai bien peur que cela devienne une habitude en ce pesant juillet.