«Le 1er décembre, l'Elysée aurait pu tomber» : les manifestations des Gilets jaunes vues par un CRS
13 nov. 2019, 22:37
Un CRS révèle à France inter les difficultés rencontrées lors des manifestations de Gilets Jaunes. Entre la violence des manifestants et la passivité de ses supérieurs, l'homme affirme avoir plusieurs fois senti la mort arriver.
Le 1er décembre 2018, lors de l'acte 3 des Gilets Jaunes, Stéphane, un CRS, était en poste près de l'Avenue des Champs-Elysées. Très vite, il est surpris par la violence des manifestants. «Dès 8h30, 9h du matin, on entendait sur les radios de la police que ça commençait déjà à grenader et à partir à l'affrontement, chose qui est incroyable dans une manifestation. Là, on s'est dit : la journée va être très longue», déclare-t-il à France inter.
La journée sera longue en effet, et violente. Lors de la manifestation, l'Arc de triomphe sera orné d'un tag : «Les Gilets Jaunes triompheront». A la fin de la journée, on compte 270 interpellations et 200 blessés, dont plusieurs du côté des forces de l'ordre.
Devant le palais de l'Elysée, 3000 Gilets Jaunes font face à trois policiers
Stéphane est chargé de la protection de l'Elysée. Alors que certains Gilets Jaunes, comme Eric Drouet, ont appelé à prendre d'assaut le palais présidentiel, le CRS craint de ne pas pouvoir arrêter les manifestants qui décideraient d'en faire autant. «Quand vous avez 3 000 Gilets Jaunes qui passent devant votre barrière, vous vous dites : là, s’ils réalisent qu’on est que trois et que l’Elysée est à 100 mètres, on va peut-être téléphoner à la famille pour leur dire qu’on les aime et qu’on ne sera pas là ce soir», affirme-t-il à France inter.
«J’ai vu dans les yeux de mes collègues la crainte qu’on ne puisse pas tenir notre position. Si on avait été attaqués là où j’étais, on aurait pas pu tenir : l’Elysée tombait. À posteriori, ça fait vraiment peur», poursuit Stéphane. «Si on avait été vraiment enfoncés au niveau de l’Elysée, personne ne pouvait nous secourir». Pourtant, aucun manifestant n'attaquera le palais présidentiel.
De plus, le JDD révélera par la suite que, lors de cette manifestation, le président Emmanuel Macron et son épouse Brigitte iront se réfugier dans le bunker Jupiter, situé sous le palais de l'Elysée.
Le policier considère néanmoins la colère des Gilets Jaunes comme légitime.