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Sarkonaute, comme d’autres te l’ont fait remarquer, la civilisation n’est pas née avec le christianisme. Sinon, serait-ce à dire que les civilisations antiques n’étaient pas « civilisées » ? Que les grecs et les romains ne l’étaient pas ? Nous leur avons pourtant emprunté les grandes règles de nos sociétés.
Quant à la pornographie, si elle est bien une industrie, elle n’est en rien une déviance de masse. De masse, c’est évident. Plus de la moitié des sites Internet au plan mondial, sont des sites consacrés à la pornographie. Mais elle n’est aucunement une déviance. Qu’est la pornographie ? C’est le fait montrer un acte sexuel réel. La question qu’il serait bon de se poser n’est pas d’ordre moral. Elle est de se demander pourquoi la moitié du net lui est consacrée.
La Nature, la Biologie, la Génétique, la vie sur le plan général, ont fait en sorte que la vie, n’a qu’une seule et unique finalité : se reproduire. Et pour cela la Nature a inventé des systèmes de reproduction variés. Et pour ce qui concerne les mammifères, cela passe par l’acte sexuel tel qu’il existe. Pour cela, le système a été que les femelles en période d’ovulation émettent des phéromones prévenant les mâles des alentours qu’elles les attendaient. Et ce sont ces hormones qui déclenchent l’érection chez les mâles. Sans ces hormones, pas d’érection.
Nos ancêtres hominiens étaient évidemment dans cette catégorie. Jusqu’à une mutation génétique importante, qui a dû se produire entre le moment où les hominiens ont commencé à quitter les forêts pour aller se redresser dans les steppes, et les premiers Habilis. Mais la date en est discutée chez les spécialistes. Comme il n’y en a pas de traces fossiles sur les squelettes, ou archéologiques, ce moment est difficile à estimer.
Cette mutation génétique était essentiellement d’ordre hormonal. Elle a entraîné une perte de la plus grande partie du système pileux du corps. Ne les laissant subsister qu’à des endroits particulièrement touchés par les hormones. Hormones sexuelles principalement, et au pubiennes surtout.
Mais cette composante s’est accompagnée d’une autre transformation majeure. Nos ancêtres lointains, en bons mammifères et hominiens d’avant la mutation génétique, ne s’intéressaient instinctivement aux vagins féminins, et n’avaient d’érections, qu’en présence d’hormones sexuelles qui déclenchaient cette érection. Comme c’est toujours le cas chez les chiens et chez les chats bien de chez nous. Et les femelles des animaux et celles de nos ancêtres, n’acceptaient physiologiquement le mâle que durant leurs œstrus, durant leur ovulation. L’acte sexuel n’existait qu’en tant que moyen de reproduction, ce qui est la finalité, la seule, de la vie. Le sexe ne pouvait pas, par impossibilité, être utilisé dans un usage récréatif.
Et cette mutation a généré une transformation essentielle. Les femelles, nos lointaines ancêtres, se sont trouvées à la fois dépouillées d’une part de leur système pileux, mais en échange dotées de la faculté d’accepter le mâle en dehors des périodes d’ovulation. Sous réserve d’un minimum d’excitation, destinée à déclencher l’activité de leurs glandes de Bartholin, probablement arrivées à ce moment-là, en plus du clitoris. La fonction créait l’organe, c’est bien connu.
L’acte sexuel, et l’érection chez les mâles, était programmés chez les mammifères pour obéir systématiquement à l’appel des hormones vaginales des femelles vers les mâles. La nouvelle situation supprimant cette faculté, la Nature l’a remplacée par l’apparition d’un organe érectile dont la sensibilité avait pour but de les inciter à la recherche du coït.
L’être humain a perdu une bonne part de ses facultés d’origine, dans de nombreux domaines physiologiques. L’odorat, la vue, la réaction aux sensations primaires, d’autres encore, comme la résistance à la fatigue. Il en reste des bribes qui se mélangent pour dicter la partie innée de nos réactions en face des phénomènes inconscients qui nous mènent, et dont l’effet sur nos actes complète celui de la culture acquise. Avant la mutation en question, l’homme n’avait pas à se préoccuper de la recherche de femelles. Lorsque c’était le moment pour elles et qu’elles étaient fécondables, leurs hormones en avertissaient le voisinage. Et les mâles en étaient avertis inconsciemment, et leurs érections assurées lors de la rencontre.
L’intérêt pour la pornographie n’est pas du tout une attitude qui peut être considéré comme une déviance ou un signe de décadence. C’est un héritage de notre histoire, de l’évolution de notre espèce. Nous vivons dans une atmosphère chargée d’une morale héritée des derniers millénaires, des anciennes civilisations, qui amène à trouver mieux de ne pas exposer à la vue d’autrui nos activités sexuelles. Et qui amène à dissimuler le plus longtemps possible nos manifestations sexuelles aux enfants. Pourquoi pas. Mais c’est une question de morale, par définition très fluctuante, et pas une question de déviance.
Il ne faut pas oublier en outre que le fait de cacher nos activités sexuelles à autrui, en dehors des aspects moraux, sert aussi de protection aux hommes qui considèrent que leur femme leur appartient. Et qu’ils ont le droit de leur faire supporter et subir tout ce qu’ils veulent. Même si elle, ne veut pas toujours. Et que le secret de la chambre à coucher est l’idéal pour cela. C’est sans doute marginal, mais c’est aussi une manière d’exercer sa volonté sur la femme, considérée là comme une chose appartenant à son mari, et qui en matière sexuelle doit supporter tout ce qu’il souhaite. À l’abri des regards des autres.
Il faut évidemment faire une place particulière à la pornographie lorsqu’elle s’accompagne de manifestation de mauvais traitements appliquées aux femmes et à leur image. Là, elle est inadmissible. Mais il faut alors la considérer non pas comme une déviance, mais comme un délit qui devrait être poursuivi.
Mais pas d’erreur de jugement en ce qui me concerne. J’adore la nudité féminine. Le corps nu d’une femme serait la seule preuve admissible de l’existence d’un D.ieu s’il en existait un. Mais j’ai horreur du porno. Tenter d’expliquer une chose n’est pas l’approuver.