Une fraction séditieuse de l’armée turque a tenté de renverser le président Recep Tayyip Erdogan. Ils ont été matés.
image: http://0.gravatar.com/avatar/cdc9be8916 ... 0&d=mm&r=g
Gabriel Robin
Juriste
SG du Collectif Culture, Libertés et Création du RBM
L’actualité mondiale est toujours un peu plus surréaliste. Dans la nuit du 15 au 16 juillet, une fraction séditieuse de l’armée turque a tenté de renverser le président Recep Tayyip Erdoğan. Ils ont été matés. Qui étaient-ils ? Des fidèles de Fethullah Gülen, prédicateur islamique exilé aux États-Unis depuis 1999 ? L’ancien allié du président Erdoğan, devenu entre-temps son ennemi juré, compte toujours des soutiens importants dans les rangs de l’armée, en dépit de la sévère purge exercée contre sa fraternité en 2013. L’homme est directement désigné par le gouvernement islamo-conservateur. D’aucuns avancent aussi la possibilité d’un putsch fomenté par les généraux laïcs, kémalistes et nostalgiques du général Evren, lequel avait réussi son coup d’État en 1980.
La Turquie est un pays extrêmement complexe, travaillé par de multiples sectes ésotériques, ethnies et autres religions minoritaires. Les putschistes ont commis une erreur en croyant qu’ils allaient être soutenus par le peuple, ou que celui-ci se contenterait de garder le silence, laissant les clans se défier. Si le mouvement spontané de mai 2013 a entraîné une large mobilisation populaire contre le pouvoir d’Erdoğan, rapidement réduite au silence par de violentes répressions policières, la majorité de la population turque est restée fidèle aux principes qui guident actuellement la nation ottomane.
Au fond, cette tentative de prise du pouvoir par la force était vouée à l’échec dès sa conception, tant en raison de l’opinion publique turque que de la difficulté matérielle de réaliser un coup d’État militaire en 2016. Les putschistes ne se sont pas attaqués aux infrastructures techniques, privilégiant les institutions régaliennes et la rue. Cruelle erreur tactique témoignant d’une vision du monde datée, voire ringarde. Recep Tayyip Erdoğan ne s’est, quant à lui, pas privé d’utiliser les outils offerts par les nouvelles technologies numériques, appelant ses soutiens à manifester leur opposition aux putschistes via l’application FaceTime. Pareillement, les imams ont encouragé leurs ouailles à protéger le président.
Quels enseignements pouvons-nous tirer, nous, Français et Européens de l’Ouest, de l’échec de ce coup d’État éclair ? D’abord, l’État islamique déstabilise toutes les nations du monde. La Turquie, malgré son soutien discret, n’a pas échappé à la règle. La série d’attentats n’est certainement pas étrangère au passage à l’acte des militaires factieux, conscients qu’Erdoğan était fragilisé. Ensuite, la Turquie a décidé d’abandonner définitivement le kémalisme pour redevenir une nation confessionnelle, et l’un des cœurs du monde islamique sunnite. Imams et politiques marchent main dans la main. Enfin, forts de ce constat, comment pouvons-nous laisser nos dirigeants négocier avec le sultan Erdoğan avec, à la clé, la funeste hypothèse de la libre circulation de ses ressortissants dans l’Union européenne ? Erdoğan ne protégera jamais l’Europe, car il en est un adversaire historique. La Turquie n’est pas un pays européen. Faudrait-il encore expliquer cette évidence ?
Les Turcs de France se sont d’ailleurs mobilisés pour soutenir leur chef, hurlant « Allah Akbar » dans les rues de Strasbourg. Édifiant et très inquiétant. Mais ça n’est pas tout. L’Union des organisations islamiques de France (UOIF) a publié un tweet explicite : « Ya Allah protège la stabilité et la démocratie de l’État turc ! Ya Allah protège la Turquie ! » Les opposants turcs oppressés apprécieront… Surtout, de quel droit une organisation religieuse « française » (sic) se permet-elle de prendre position sur une situation étrangère qui, théoriquement, ne la concerne pas ? L’UOIF recevrait-elle des financements d’Ankara ? Quoi qu’il en soit, il faudra dissoudre cette association, dont les liens avec les fondamentalistes sont prouvés, ainsi que ses connexions avec des États étrangers.
Erdoğan est un grand dirigeant, animé par le sens de l’Histoire. Ce coup d’État raté ne fera que renforcer la mainmise de son clan sur le pays qui possède la deuxième force militaire du pourtour méditerranéen… En comparaison, François Hollande et Angela Merkel sont des nains. Il n’est donc pas étonnant que ce dernier puisse les manipuler et installer des cinquièmes colonnes chez nous.
En savoir plus sur http://www.bvoltaire.fr/gabrielrobin/co ... OH40pMO.99
les putschistes ont fait la grande erreur de ne pas s'occuper du dictateur islamiste en 1er , celui a appeler aux turcs de descendre dans la rue et de s'opposer aux putschistes qui se sont laissé désarmé car n'osant pas tiré.Mal en leur est prix les islamistes leur ont fait payé très cher.Et le pire c'est que Erdogan s'en sort grandi et profite pour purger et placé les siens dans tout les postes stratégiques , et cela sans que les grands de ce monde s'en offusque sérieusement et c'est encore nous qui allons trinquer.