La philosophie rousseauiste n'est pas idéaliste mais niaise. Elle est construit sur un axiome faux, à savoir que l'homme serait naturellement bon. C'est dénié tant par l'ethnologie (cf Margareth Mead et ses études sur le degré de violence dans les sociétés primitives, que par des études telles que les "Rois de Thulé" ou "Les Ikks" et qui montre que les sociétés primitives sont, au moins aussi violente que les sociétés civilisées) que par la pédagogie et la psychologie, l'enfant n'étant pas "naturellement" bon, loin de là.
Tu confonds bon et moral.
Quand Rousseau dit que l'homme est naturellement bon, il veut exprimer le fait que dans l'homme initial, originel, il n'y a rien qui s'oppose a priori à l'édification d'une morale, oeuvre du contrat social.
L'homme originel est bon car amoral, c'est-à-dire non perverti par des règles pouvant être déviantes.
Que les sociétés primitives soient aussi violentes que celles plus civilisées montre simplement que les règles sociales qui ont prévalu dans son éducation l'ont conduit à épouser des rites de cet ordre.
Rousseau croit en l'éducation, il n'y a rien de niais en ça. Après, il a sans doute tendance à considérer que tout dans le passage de l'état naturel à l'état civil n'obéit qu'à des règles rigides qui ne peuvent échouer. L'instinct de vie qui toujours s'efface devant celui de justice, je suis prêt évidemment à en rigoler avec toi.
L'homme originel est par essence bon ; mais ce n'est pas parce qu'il est bon, qu'il ne peut faire le mal : ce dernier ne vient pas que des règles assimilées. Rousseau croit en l'éducation, tout en sachant pertinemment qu'elle est dressage, donc qu'à l'état de nature, l'homme peut quand même faire le mal. S'il admettait que les règles ne peuvent qu'échouer, il n'aurait pas vu en l'éducation, une nécessité.
Je peux bien sûr me tromper : il manquait peut - être parfois de cohérence.