Je n'ai sans doute rien compris à star wars
Mais , même si je préfère largement les trois premiers (je n'ai d'ailleurs pas osé aller regarder les trois suivants qui puaient le fric),
il me semble que c'est quand même beaucoup trop manichéen
Moi zaussi.
Voyez-vous, la tendance générale du cinéma américain tend au manichéisme, en effet.
Prenez l'histoire du western : au début, pas de problème, l'Indien est un monstre et vous avez 10 000 films sur la joie qu'on éprouve à les voir se faire massacrer sur l'écran.
Viennent les années 60 et avec elles (je raccourcis) la Bon, c'est pas bien de montrer l'Indien comme une viande à buter, c'est une victime. Il passe directement du rang d'infâme au statut de pur victime, l'Indien, sans que l'on n'envisage que c'est peut-être moins simple. Et on a toute cette floraison de westerns repentants de réalisateurs de gôche (pour ceux de drouate, c'est plus simple, ils désertent le genre carrément, ils ne font plus de films), dans lesquels le Blanc n'est qu'une brute immonde.
On peut raconter la même histoire avec les Noirs, les Viets, les Ritals, les Communistes euh... non, quand même pas et tout ce que vous voulez.
On passe direct du bien au mal comme ça, tous les trucs gris entre les deux, ça leur échappe.
Lorsque le cinéma continental (européen, disons) veut se mettre au goût américain, soi disant pour s'internationaliser, quitter sa province, il s'accroche prioritairement à cet élément. Faire un truc bien manichéen bien con. Besson, par exemple, quand il a fait tous ses films, mais surtout, c'était ça : être le plus manichéen et le plus con possible, mais avec des belles images et surtout beaucoup de pognon.
C'est la raison pour laquelle les Américains peuvent exceller dans la Comédie, mais non dans la Tragédie. La Tragédie est un genre poétique où il n'y a pas de bons et de mauvais, des gens qui ont tort et d'autres raison, il n'y a que des gens qui ont les deux : ils sont bons et mauvais, ils ont raison et ils ont tort.
Et quand je vois mourir une héroïne de Racine (ou d'Eschyle), je n'ai pas une joie sadique (ce n'est pas du défoulement, de la décharge), d'un côté je suis gai, parce qu'elle l'a bien mérité, d'un autre triste en pensant à toute l'humanité qu'elle a déployée, dans la pièce.
Tu es un peu contradictoire dans ton propos. Tu critiques une évolution vers le manichéisme en prenant des exemple qui montre qu'on sort du manichéisme (les western où on butte des indiens c'est du manichéisme à 100% depuis on nuance le propos). Je trouve justement que le cinéma va plutôt vers moins de manichéisme (c'est une tendance général il y a toujours des exceptions) et par exemple les disney sont de moins en moins une bataille du bien contre le mal.
Ensuite même si une oeuvre non manichéiste est souvent intéressante, l'excès inverse est souvent plus gênant que le manichéisme et il vaut souvent mieux un film un peu trop manichéiste qu'un film qui finit par justifier des choses horribles