De Gaulle était anti-communiste, mais pro-russe, et certainement pas atlantiste. Il a toujours dit que l'avenir de l'Europe était à l'est.
Dans ses Mémoires très intéressants, Raymond Aron m'a surpris, lui habituellement si modéré, nuancé, compliqué, par sa sévérité assez violente envers de Gaulle sur la question de l'OTAN. Il dit en gros que cette fois, le Général s'est comporté comme un zozo, en faisant des gesticulations anti-américaines qui ne changeaient rien au fond et à la nécessité à l'époque - que cela plaise ou non - d'entrer dans l'OTAN et se mettre sous la coupe des Ricains. Ce qu'il a fait finalement, mais en y ajoutant une jactance parfaitement inutile, qui a certainement irrité les Américains, mais absolument rien changé aux réalités.
Nous devrions prendre modèle : râler contre les Américains, c'est bien gentil mais, sur le plan militaire, qu'est-ce que nous pouvons faire sans eux ? Pas rien, je pense, mais pas grand chose, en particulier quand on parle de Turquie, de Syrie, etc.
Quant à Poutine, la France ne fait pas partie de ses préoccupations essentielles : si elle pouvait être moins hostile et à l'occasion rester dans la neutralité bienveillante, collaborer sur des trucs (commerciaux et technologiques), mais il n'a rien à proposer de stratégique ou de géopolitique.
Sans rapport, juste pour le fun : autre victime d'Aron, Béachèle, qu'il traite de "Fouquier-Tinville de café littéraire". S'il avait vécu assez pour voir l'évolution du personnage, il aurait sans doute vivement souhaité qu'il ne sortît pas du café littéraire...